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JMP
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Message par JMP »

Bonjour à toutes et tous.
La fille de ma compagne a bientôt 18 ans. Des TCA sont apparus l’année dernière, lors de sa classe de première (diverses stratégies d’évitement lors des repas, du type « j’ai bien mangé ce midi, je n’ai pas faim », une grande tristesse et surtout, une immense angoisse et un surinvestissement délirant vis-à-vis du lycée).
L’été dernier, elle semblait beaucoup mieux. Cependant, à la fin de l’été, elle est revenue d’un séjour linguistique en GB. Déjà mince, elle avait perdu ... kilos environ. Elle nous a déclaré : « je ne dînais pas le soir, je ne me sentais très bien » (donc, manger n’est pas bien pour moi).
Cette année, elle est en classe de terminale. Le côté alimentaire est plus ou moins sous contrôle, elle n’a pas reperdu de poids et prend ses repas avec nous. Cependant, le surinvestissement scolaire est devenu délirant et totalement contre-productif. C’est un cercle vicieux : « je suis trop fatiguée pour me concentrer en cours, je n’arrive donc pas à comprendre ce qu’on m’explique. Je refais donc mes apprentissages le soir dans ma chambre, puis mes exercices, je me couche donc très tard et le lendemain matin, je suis trop fatiguée en cours, etc. ». J’estime que certaines nuits, elle ne dort pas plus de 4 heures.
L’angoisse, chez elle, est quasi-perpétuelle. La semaine dernière, dans le cadre des épreuves du bac, elle avait un TP de physique d’une heure à faire. Elle a rendu copie blanche, car paralysée par ses angoisses. Elle pleure très souvent, se dévalorise (faible estime de soi, « un grand classique »).
Ma compagne, sa mère, a mis du temps à se rendre compte des troubles de sa fille. L’année Zéro (lorsque les troubles ont commencé), j’ai parlé à ma compagne. Je lui ai dit que je m’inquiétais pour sa fille et que tout cela n’était pas normal. Je me suis retrouvé devant un mur, du type : « tu sais, elle a toujours été particulière, etc. ».
En année Un, lorsque les troubles se sont aggravés, après avoir discuté avec une psychologue, elle a fini par se rendre compte que sa fille était malade. Depuis cinq à six mois, ma belle-fille voit une psychothérapeute environ une fois par semaine, une nutritionniste une fois par mois et un psychiatre une fois par mois. Cependant, les choses ne font qu’empirer. L’angoisse, chez elle, est perpétuelle. C’est un zombie, elle s’interdit toute forme de plaisir.
Je suis très angoissé parce que j’ai évidemment peur pour elle. J’ai le sentiment de faire face à un déni :
Déni de ma belle-fille : c’est naturel, elle ne se sent pas malade. Elle ne m’écoute que lorsque j’ai des discussions avec elle, suite à des crises. Elle semble être OK avec ce que je peux lui dire, mais le lendemain, c’est comme si rien n’avait été dit. Pour ma part, je pense qu’elle raconte n’importe quoi à la psychothérapeute. Quant au psychiatre, elle ne le voit qu’entre deux portes, 30 minutes par mois. Je pense qu’il est de bon conseil, mais ce qu’il préconise n’est jamais/rarement suivi par ma compagne et sa fille.
Déni de ma compagne : il y eu une prise de conscience initiale, comme je l’ai dit. Il y a quelques mois, elle arrivait à dire : « ma fille est atteinte d’une maladie mentale qui s’appelle l’anorexie, qui provoque des TCA, etc., qui est due à des angoisses très profondes qu’il faut traiter ». Aujourd’hui, j’ai le sentiment que nous sommes davantage sur : « elle est trop perfectionniste, elle veut trop bien faire ».
Quand j’aborde le sujet avec ma compagne, je pense être dans la bienveillance, je ne la prends pas de haut. Je lui explique encore et toujours que l’état de sa fille ne fait qu’empirer, qu’il faut certainement revoir la stratégie de soins, qu’une année de pause – après le bac – ne ferait pas de mal à sa fille, qu’il faudra se consacrer aux soins, etc.
Lorsque je lui dis cela, je me sens écouté, mais le lendemain, tout est oublié. De temps en temps, comme hier, elle reprend conscience de l’état de sa fille. Elle me demande donc des conseils…qu’elle ne suit pas.
Bref, je pourrais écrire un roman (noir), mais je vais m’arrêter là. Avez-vous vécu la même situation ? Je suis preneur de tout conseil.
Cordialement,
JMarc
jenesuisplusmoi
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Re: conseils

Message par jenesuisplusmoi »

Bonjour JMarc,

Je n'ai malheureusement pas de conseils ni de petites stratégies pratiques dans lesquelles j'aurais assez de foi pour pouvoir les donner, mais votre récit me touche beaucoup et me rappelle à quel point l'entourage du malade se retrouve en grande détresse et souffre tout autant.

En temps que personne souffrant de TCA, j'ai énormément de mal à faire intervenir mon entourage ; je leur cache la maximum et je mets un point d'honneur à ne recevoir aucune aide de leur part. C'est comme ci ça m'angoissait d'avantage... Peut être que votre belle-fille, consciemment ou non, ressent la même chose.
Je sais qu'il existe des groupes/réunions spécifiquement conçus pour l'entourage et pour apprendre à gérer/accompagner le malade. Peut-être qu'ils pourront vous aider, vous et votre compagne, avec sans doutes deux approches différentes.

Et si votre belle-fille en ressent le besoin ; il existe des hôpitaux pour thérapie de jour (ou ambulatoires) où l'on peut être pris en charge (je n'ai jamais passé le pas personnellement, mais j'y songe fortement).
Je crois que le centre MGEN du 14e arr de Paris en propose.

Pour finir, si l'équipe soignante autour de votre belle-fille vous semble ne pas être adaptée à son profil, n'hésitez pas à en changer. Souvent, il suffit d'une bonne connexion avec ses thérapeutes pour avoir un déclic (je lis beaucoup de témoignages sur la recherche et le choix de son thérapeute, et bien souvent, les recherches sont longues, mais une fois trouvé, la thérapie peut prendre très vite).

Bon courage à tous les trois,

Bonne journée
JMP
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Re: conseils

Message par JMP »

Merci de ces quelques mots. Bonne continuation à vous.
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