Besoin de vos avis...?

[salina]

Bonjour à tous,

Je pense que ce message risque d'être assez long mais j'aimerais vraiment s'il vous plait que vous preniez le temps de le lire et que vous me laissiez vos avis ou vos conseils?...

Tout d'abord je vais me présenter rapidement donc je suis une jeune femme de 18 ans actuellement à l'université.
Je suis de nature très introvertie et timide.
Je crois que je suis une hypersensible ce qui expliquerait pourquoi j'ai toujours tout pris à cœur et je pleurais énormément étant au petite durant mes années primaires. C'est d'ailleurs ce qui a fait que j'ai mal vécu cette période scolaire + le collège puisqu'on se moquait un peu de moi on va dire et j'ai perdue confiance en moi à cause de ça.

Bref venons en aux faits. Donc depuis maintenant plus de 7 ans je crois j'ai des problèmes de surpoids. En 2 ans j'ai pris xx kilos et récemment xx kilos en 4 mois.
J'étais inscrite dans des clubs de sport mais j'ai dû arrêter à cause des cours mais je suis inscrite en salle de sport depuis la rentrée dernière.

Le vrai problème c'est que je pense tout le temps à manger et pas parce que j'ai faim mais plus parce que j'ai besoin d'avoir cette sensation de "remplie", d'avoir la bouche pleine, c'est comme-ci je voulais remplir quelque chose de vide en moi.
Je pense que je vais vraiment avoir du mal à vous expliquer en essayant de faire court mais il m'arrive parfois de faire des sortes de "crises" si je peux dire ça comme ça où je peux manger tout ce qui me passe par la main jusqu'au point où j'ai envie de me faire vomir pour me sentir mieux.
C'est horrible je ne sais plus quoi faire pour m'empêcher de manger j'essaie tant bien que mal de trouver des solutions mais rien n'y fait.
Après quelques rendez-vous pas géniaux chez une endocrinologue mon médecin traitant m'a conseillé d'aller faire une cure thermale cet été du coup j'y vais même si je sais pas exactement ce que ça va changer.

Je sais vraiment plus quoi faire pour aller mieux je suis totalement en chute libre, j'ai loupé mon année parce que j'étais bien trop déprimée pour me concentrer, bien trop mal dans ma peau pour oser sortir et aller en cours. Je cherche à éviter tout contact avec les gens je veux juste m'isoler car je ne veux pas que les autres puissent me voir comme je suis. Je suis devenue tout ce que je déteste limite parfois méchante avec les gens qui m'entourent parce que je ne m'aime pas alors comment pourrais-je laisser quelqu'un d'autre le faire à ma place ? Comment est-ce que je peux laisser les gens rentrer dans ma vie alors que je veux en finir avec la mienne ? Je pleure le soir en m'endormant en espérant parfois ne plus me réveiller.
Parfois je dors trop, parfois pas assez, j'ai peur quand la nuit tombe parce que je redoute ces moments où je me retrouve avec moi-même.
"L'enfer c'est les autres" Non je suis mon propre enfer, je suis ma propre souffrance j'ai perdue goût à tout dans la vie alors que j'étais une enfant heureuse qui aimait sortir, je passais pas une journée sans rigoler, j'avais espoir dans la vie. Tout s'est envolé.
On va me dire "fais du sport, ressaisis toi etc" mais je sais pas quoi vous dire à part que c'est tellement plus profond que juste aller courir et perde du poids ?
J'avais tellement de rêve j'ai l'impression que plus rien ne va se réaliser. Même les tâches les plus simples du quotidien sont devenus des obstacles à franchir chaque jour : me lever, aller me doucher, me préparer à manger, m'habiller, sortir... et j'en passe.
Si mes parents ne me bougeaient pas en quelque sorte je pourrais passer des journées enfermé dans ma chambre sur mon ordinateur.
Je me suis comme construite un monde sur internet pour échapper à toutes mes angoisses, malheureusement ça ne dure pas toute une vie.
Enfin voilà j'ai pas exactement tout dit mais ça prendrait des heures pour vous expliquer ce qu'il se passe dans ma tête.
J'aimerais juste savoir si quelqu'un était dans la même situation que moi et si vous aviez des conseils pour que je puisse perde du poids rapidement ?

Je pense pas que quelqu'un a eu le courage de tout lire mais je le poste quand-même qui sait.

Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Des bisous, Salina

[salina]

Bonsoir,

Désolée de la réponse tardive.
Je ne sais pas si je peux dire que je suis dépressive ?

Merci d'avoir pris le temps de lire ce long texte j'imagine que ça doit être compliqué à comprendre mais j'apprécie votre message vraiment.

[hiverVolcanique]

Bonjour à toi,

Je suis aussi jeune que toi, je te parle du haut de mes 19 ans. Je pense que tu souffres de dépression et d'hyperphagie/boulimie. C'est un bien trop lourd fardeau à porter toute seule, il faut que tu te fasses aider. Je pense que voir un psychologue et faire une thérapie comportementale pourrait peut-être t'aider, en tout cas il faut tenter. Si tu t'es inscrite sur ce forum, c'est que tu as envie d'aller mieux, c'est déjà un premier pas. Le second serait d'aller consulter un professionnel. L'hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire, donc une pathologie psychiatrique. Et quand on est malade, il ne faut pas rester à attendre que ça passe.
En tout cas, je comprend totalement ce que tu veux dire quand tu parles de remplir le vide en toi en mangeant. Moi aussi, je fais de l'hyperphagie depuis deux ans, et c'est exactement la sensation que j'ai. Dans mes périodes d'hyperphagie, je ne mange pas : je me remplie, et je n'ai envie de rien, je voudrais mourir. C'est un sentiment atroce. La vie est si belle pourtant. Il faut trouver l'élan en soi pour s'en sortir, ça ne sera pas simple mais c'est possible.
N'aies pas peur d'être seule avec toi même. Tu as l'air d'être très intelligente et la sensibilité est une richesse immense. Je ne peux pas te donner de conseils pour maigrir rapidement, ça serait une erreur. Vouloir maigrir, ça ne fait que renforcer les crises. Apprivoise la richesse en toi.

De là où je suis, je t'envois plein de courage et d'énergie positive,

Chlo.

[salina]

Chlo,

Ton message m'a beaucoup touché et émue. Je t'écris ça les yeux qui brillent mais je te rassure ça ne me fait
que du bien de voir des personnes prendre le temps de lire et de me répondre.

Je ne peux qu'accepter d'être aidée mais l'idée de devoir en parler à mes parents me fait bien trop peur. Ils savent que je ne vais pas bien c'est d'ailleurs pour ça que cet été je vais faire une cure thermale pour les problèmes métaboliques je crois je sais pas vraiment.
Ce qui me fait douter le plus c'est de devoir revivre et reparler de toute cette douleur que j'essaie tous les jours d'oublier/de cacher. Toutes ces remarques que j'ai entendue que je ne veux plus jamais remémorer.
Je crois que je suis arrivée à un stade où je voudrais pouvoir effacer tout ça de ma tête pour prendre un nouveau départ même si je sais bien qu'en refoulant tout ça et en le niant ça ne fera qu'empirer les choses.
Je vais essayer tant bien que mal de trouver une solution pour aller mieux et effectivement si je me suis inscrite sur ce forum c'est surtout parce que je voulais avoir des avis extérieurs sur ma situation et lire des témoignages. On est beaucoup à souffrir de ça, c'est horrible car je sais qu'au fond la vie est belle, on a tellement de chance d'être ici mais la peur et la souffrance prends le dessus sur tout.
J'ai comme l'impression que je suis consumée petit à petit par un sentiment qui ne me donne plus envie de rien et je n'arrive pas à le stopper.
Peut-être qu'un jour oui, peut-être que ce sera trop tard.

Encore une fois, merci d'avoir pris le temps de répondre à mon post ça me fait énormément plaisir.

Si tu es ici c'est que tu dois sûrement aussi souffrir de quelque chose(?), si tu ressens le besoin d'en parler sache que ce sera avant grand plaisir qu'on pourra discuter.

Je te souhaite une belle et douce soirée.

Salina

[hiverVolcanique]

Salina,

C'est effectivement difficile de parler de ce mal-être à ses parents, mais peut-être que pour commencer tu pourrais juste émettre le désir de consulter un psychologue, sans entrer dans les détails avec eux. Il faudra forcément un jour ou l'autre sortir toute cette souffrance de toi, si tu la refoules et que tu la caches, cela fera bien plus de dégâts. Ecrire, parler, exprimer pour mieux comprendre ce qui va mal, et peut-être comprendre d'où ça vient. Remonter à la source de cette mésestime de soi que tu portes comme un lourd fardeau. Ne te laisse pas consumer.

J'espère que tu passeras une bonne journée,

Chlo

[salina]

Chlo,

Je comprends bien ce que tu veux me dire et je sais que tu a raison. Malheureusement me connaissant jamais je pourrais parler de ça à mes parents ou qui que ce soit c'est juste impensable pour moi, ça fait 18 ans déjà que je n'ai jamais rien dit j'y arrivais encore moi en ce moment même.. enfin voilà.
Je vais essayer d'y arriver toute seule j'ai pas vraiment d'autre solution.

Merci de tes conseils et de tes jolis mots.

Bonne soirée à toi.

Salina

[hiverVolcanique]

Hello,

Il est vrai que moi-même je n'ai jamais pu en parler à mes parents, alors c'est un peu hypocrite de ma part de te conseiller de le faire! Mais tu dois en parler, c'est capital. Tu ne peux pas enfuir toute cette souffrance en toi et ne jamais la soulager en mettant des mots dessus. Ca finira par te rattraper tôt ou tard. Même parler à un psychologue te parait impensable ? Je pense que se taire sur les sujets douloureux fait plus de mal que de bien, et ça pour tout le monde. Même si tu n'en parles pas, les gens ont forcément plus ou moins conscience de ta souffrance. En parler, même un peu, c'est tout changer. Et c'est ce que tu veux, non, changer ? Parfois il est dur de quitter la souffrance, quand c'est la seule chose que l'on connait.
Tu peux m'envoyer des messages si tu veux parler.

J'espère que tu vas aller mieux,
Chlo

[salina]

Hey,

Le truc c'est que je me vois pas dire à mes parents que j'ai besoin de parler à un psychologue. Ils savent que je ne vais pas bien, enfin je crois, grâce à mon père je suis inscrite à une cure cet été et je vais sûrement devoir parler à un psychologue de pourquoi je prends du poids etc. C'est la première fois que je vais être amenée à faire ça et honnêtement je crois que ce sera ma seule chance de "m'ouvrir" enfin à quelq'un, seulement ça me paraît impossible.
Je veux changer, j'en ai terriblement envie vraiment.
M'imaginer dire tout ce que j'ai toujours essayé de cacher pendant des années, tout ce que j'ai toujours essayé de fuir je sais pas c'est irréel ?
J'ai l'impression que ça va tout changer si je fais ça, déjà j'espère qu'ils ne parleront jamais de ce que je peux dire à mes parents et de toute façon je pense pas être assez courageuse pour le faire.
Soit je me lance et dans 1 mois tout change soit je continue à porter ce masque et j'essaie de combattre mon propre moi toute seule.
Ça me fait quand-même réfléchir ce que tu me dis donc merci à toi. Si tu veux parler je suis aussi là hésite pas!

Salina

[Charlie]

Hi,

Je me permet de répondre parce que je me suis sentie vivre dans ta présentation et ce que tu vis c'est tellement lourd à porter toute seule. Devoir toujours tout cacher, essayer de se contrôler et se renfermer parce qu'on a tout simplement plus la force de faire autre chose que de ne pas s'aimer et de se remplir pour oublier tous ça trente secondes, d'arriver à un point où on n'est même plus capable d'avoir un cycle de sommeil regulier ou de se lever, de manger de vrais repas, c'est quelque chose qu'on ne peut pas gerer seule. Et en soit, ce n'est pas grave de demander de l'aide, les gens qui t'entourent n'attendent que ça, et ils ont autant besoin de t'aider que toi tu as besoin d'aide.
J'ai 21 ans et ça faisait 5 ans que j'étais anorexique puis hyperphagique puis les 2 en même temps avant que je ne me décide à en parler à mes parents. Et sincèrement ça m'a fait un bien fou, pour la première fois depuis 5 ans j'ai enfin été honnête avec mes parents et avec moi même. J'ai enfin arrêter de nier mes émotions, de vouloir les enfuir encore plus profond pour toujours être plus forte parce que finalement pleurer de joie de tristesse ou d'empathie en public, assumer et vivre ce que je ressens c'est ça etre forte.
Simplement n'ai pas peur d'en parler, ça se sent que tu vas mal et certain jour la nourriture doit disparaitre trop rapidement et ça tes parents le voient. Mais c'est un sujet délicat, pour eux c'est probablement difficile d'amorcer une conversation parce que ça serait s'immiscer profondément dans ta vie privée. Quand j'ai enfin eu le courage de parler de mes troubles à mes parents, ils etaient tellement soulagés. Ce jour là ma mère m'a dit "Charlotte ça fait 6 ans, 6 ans que j'attend ce moment, celui où tu auras enfin le courage d'assumer que tu vas mal et que tu acceptes enfin de l'aide" . Et je me suis sentie tellement ridicule d'avoir attendu aussi longtemps pour le leur dire, j'avais une peur terrible de les décevoir, de n'être pas assez bien/forte/capable pour eux alors qu'ils n'attendaient que ça et que pour eux je serais toujours quelqu'un de génial. Et depuis tout est plus simple pour moi, je n'ai plus à mentier ni à nier quand ca ne va pas. Alors c'est vrai qu'en parler n'est pas suffisant, qu'il est important d'aller voir un professionnel de santé (surtout pour alléger le rôle des proches parce que c'est tout aussi dur pour eux, par exemple ma mere reste persuadée que tous ce qui m'arrive de mal reste de sa faute alors que je suis tout à fait capable de me détruire seule) mais se sentir libre de parler de ses problèmes, ça fait déjà un bien fou!

C'est un peu long, je ne sais pas si tu auras le courage d'en lire l'intégrité, en tout cas j'espère que tu passeras une belle et sereine journée!

Charlie

[salina]

Charlie,

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire mon post et d'y avoir répondue mais avant tout merci de partager ton histoire.
Pour ton jeune âge tu a l'air d'être quelqu'un de très forte et c'est plutôt inspirant. Les premières lignes de ce que tu a dit me donnent un peu les larmes aux yeux, ça commence à devenir de plus en plus dur de devoir cacher ses émotions. J'ai du mal à t'écrire sans avoir les larmes qui coulent parce qu'encore une fois je sais que ce que tu dis est vrai mais je vais continuer à répondre que je n'arriverai jamais à aller voir mes parents de moi-même et oser leur dire que je vais mal, leur expliquer mon rapport avec la nourriture et pourquoi je suis devenue comme ça.
Je dis ça maintenant mais peut-être que dans quelques années je vais complètement changer ma façon de voir les choses et peut-être que j'y arriverai ? Je sais pas je suis pas fermée mais je suis à 100% sûre que pour l'instant c'est impossible. D'ailleurs si c'est pas trop indiscret j'aimerai savoir comment est-ce que tu en a parlé à tes parents exactement..
J'ai tellement essayé ces 2 dernières années à changer ma façon d'être et essayer de me "reconstruire" on va dire, j'ai essayé de tourner la page sur ça même si j'ai pas guérie. Je me suis persuadée en quelque sorte que c'était comme ça et pas autrement et là devoir ré-ouvrir la page, je sais pas si je peux. Pendant un moment je voulais j'attendais que ça, que quelqu'un se rende compte que ça ne vas pas et je pense que j'aurai pu me dévoiler seulement avec le temps je me suis faite une raison et j'ai voulu l'accepter. J'ai encore du mal à me dire que les choses vont changer maintenant même si vraiment je passe mon temps à m'imaginer autrement. Je vis une autre vie dans ma tête et je suis l'inverse de la personne que je montre aujourd'hui.
C'est tellement quelque chose de grand si j'arrivais à combattre cette mauvaise partie de moi, ça prends tellement de place dans mon quotidien et j'y pense tous les jours, tout le temps, chaque minute et chaque seconde que des fois je me dis que ce serait beaucoup trop beau pour être vrai.
Je sais que c'est ridicule mais parfois je me dis si j'arrive à changer, à perdre du poids, à exprimer mon vrai style vestimentaire et juste à me sentir mieux de ma peau qu'est-ce qui vas me rester ? J'aurai plus aucune raison d'être triste et d'être ce que je suis aujourd'hui, je me suis un peu construite sur ça finalement et réussir à être tout ce que j'ai rêvée durant toutes ces années ça me fait aussi peur.

Désolée c'est assez long et si tu comprends pas ce que je veux dire c'est tout à faire normal haha je suis un peu contradictoire parfois donc bon.
Enfin voilà, merci à toi si tu lis ce message et je te souhaite également de passer une belle journée.

Courage à toi, encore une fois ton histoire est touchante tu a l'air d'être une personne formidable.

Salina

[Charlie]

Salina,

Et moi quand je lis ton texte, il me fait tout simplement pleurer et en soit ça me fait un bien fou alors merci à toi!
Je l'ai annoncé à mes parents il n'y a pas si longtemps, c'était en octobre. Je faisais mes études et j'ai tout simplement pété un plomb. Jétais tellement frustrée dans ma vie que je m'empifrais tous les soirs et ensuite j'allais courir à en perdre mes jambes et puis un jour mon corps m'a crié stop. Depuis, j'étais incapable de faire quoi que ce soit, je dormais, je mangeais puis je regardais une série puis je remangeais et jamais je ne sortais de mon lit. C'est là que j'ai compris que jamais, même avec toute ma volonté, je ne pourrais me soigner seule. Alors j'ai pris le téléphone et j'ai appelé mes parents. J'étais incapable de leur parler, j'ai simplement pleuré au téléphone et 5h plus tard ils etaient devant mon immeuble et je rentrais enfin chez moi. Ce n'est que le lendemain que j'ai parlé à mes parents. Leur décrire le déroulement de mes journées ce fût quelque chose de plutôt simple parce que c'était cartésien. En revanche quand j'ai dû leur expliquer pourquoi je faisais ça, j'en etais émotionnellement incapable parce que j'avais tellement honte de les décevoir. Alors j'ai essayé une fois et ils n'ont rien compris puis j'ai recommencé le lendemain, le jour encore d'après...jusqu'à ce que j arrive à poser les mots exactes sur mes emotions et qu'eux aussi intégrent exactement le sens que je donnais aux mots, autant dire que ce fût long mais émotionnellement j'en avais vraiment besoin. Et puis c'est tout bête mais savoir que je n'ai plus besoin de mentir et que si je le veux je peux rentrer chez eux avec une tete de désespérée pour retrouver un cadre sans qu'ils ne s'inquiètent, ça a simplifié nos vies!

J'ai vécu une seconde vie dans ma tête moi aussi! Il y a quelques temps, pas un jour ne se passait sans que je m'imagine vivre une autre vie où je faisais ce dont je rêvais et m'interdisais. Et finalement on m'a aidé à comprendre que j'étais capable de faire ce que j avais envie et que l'approbation des autres importait peu. Alors c'est de bien grands mots mais quand on commence à intégrer qu'on peut s'écouter, se faire confiance, faire ce que l'on a envie, et qu'on est toute aussi intéressante et importante que quelqu'un d'autre, ça fait vraiment du bien.

Mais il va te rester tellement chose! Il va te rester toi, toute entière, pleine de pensées de rêves et d'emotions! Alors c'est vrai que les crises de boulimie/hyperphagie occupe une place enorme dans la journée pour ne pas dire 24h mais plus elles s'estompent et plus tu te redecouvres et finalement au lieu de faire quelque chose en pensant à la nourriture tu feras pleinement une seule activité et moi j'ai trouvé ça très reposant.
Enfin, il faut se laisser vivre et ne pas se punir en mangeant et en se disant que de toutes façons on l'a bien mérité. Comme si de toute façon puisque je ne me supporte pas alors je vais vraiment me donner une raison de me détester. Et la vie fait peur mais finalement c'est ça aussi qui est génial, on ne devrait pas s'empêcher de vivre, se gâcher la vie avec de mauvaises habitudes sous pretexte qu'on n'en est pas capable, qu'on ne le merite pas ou que c'est rassurant d'avoir un rituel de crise, que ça nous empêche de penser au monde extérieur parce qu'au vue de l'état dans lequel on est après une crise, moi je préfère aller me casser une jambe en parachute!

En ne t'envoyant que du bonheur,
Charlie

[salina]

Je te jure je pleure en lisant chaque mots. J'ai l'impression d'avoir mon double, tu es la moitiée qui a réussie à s'en sortir et je suis l'autre encore brisée.
Ça me fait plaisir et ça me rends bien de savoir que quelqu'un vit la même chose que moi et qu'elle a réussie à s'en sortir, qu'elle a réussie à en parler et à surmonter ça.
Ça donne de la force et ça donne envie de se battre.
J'ai toujours voulue être un exemple pour les autres mais pour le coup c'est toi qui l'est.
Il faudra alors peut-être que je finisse par péter un plomb pour réussir à en parler, espérant que ça n'arrive pas, mais autrement ça ne sera pas possible pour l'instant.
J'aspire à réussir un jour à avoir autant de courage que tu en a eu et parler à mes parents de tout ce que je ressens. Des fois je me dis qu'il manque ce petit truc pour que je sois heureuse, c'est UN problème qui prends une place énorme dans ma vie et que sans ça je serai tellement bien(?)
Le pire dans tout ça c'est que cette seconde vie dans ma tête est formidable et j'en suis devenue accro. Je sais que dans la vie ça ne sert à rien de rêver et qu'il faut plutôt les accomplir mais j'ai tout simplement l'impression que jamais ça ne changera. Je suis dans cette routine qui pour moi est limite impossible à arrêter..enfin c'est l'impression que ça me donne.
Je suis sûre que ça simplifierait aussi énormément de choses et ils comprendraient mieux mes réactions et ma façon d'être. J'espère vraiment un jour réussir à aller au-delà de ça et à ce moment là j'aurai une petite pensée pour toi qui m'a vraiment aidée. À travers tes mots tu m'a beaucoup fait réfléchir alors merci à toi.
Je te souhaite que de belles choses pour la suite,

Salina

[Charlie]

Mais je ne m'en sors pas vraiment, en revanche je gère mieux ma vie et effectivement je fais beaucoup beaucoup moins de crise qu'avant, mais j'ai encore tellement de choses à régler et à apprendre aussi!
Et j'ai attendu trop longtemps avant de m'autoriser à parler de moi et je te souhaite simplement d'être capable de le faire plus rapidement parce que je pense que tu te sentiras vraiment mieux et en sécurité. C'est tellement important de poser des mots, ses mots, ça nous fait prendre du recul et ca rassure aussi.
Tout depend, sans "ça", tu peux aussi trouver quelque chose d'autre qui va te déplaire ou un autre problème ou simplement adorer la vie tout depend de ton rapport avec toi même.
Est ce que tu as déjà essayé de changer de cadre? Parfois ca suffit pour changer une routine, partir un week end quelque part, changer toute la deco,..pour reprendre des bases plus saines.
Et au moment où j'en ai parlé, honnêtement c'était plutôt du désespoir que je ressentais. Par la suite, mes émotions ont évolué positivement mais alors la première fois que j'en ai parlé c'était vraiment la honte et le néant dans ma tête!
Et si tu as besoin et envie de parler, n'importe quand, dans n'importe quelle situation, envois moi un mp!
Bonne soirée!

[salina]

Le truc c'est que je suis vraiment dans l'extrême c'est tout ou rien, des exemples ridicules mais si je me sens bien ma chambre va être niquel comme pas possible je vais vouloir faire le ménage excessivement dans le cas contraire c'est le bazard pendant plusieurs semaines limite, je vais vouloir reprendre une vie seine alors je vais me coucher tôt me lever tôt bien manger etc et dès que je tombe en déprime c'est catastrophique je me couche vers 3-4h du matin je me lève tard je fou rien de ma journée etc.
J'ai du mal à trouver mon équilibre à cause de mes émotions et de ces crises. Et je suis vraiment quelqu'un qui va par exemple tout ranger chez moi, changer la déco de ma chambre, me faire des soins ou autre pour aller mieux mais ça dure par longtemps.
Récemment je suis partie une semaine en Espagne dans un hotel avec ma famille et je me suis sentie trop bien. Aucun stress, pas de pression, loin des problèmes chez moi et j'ai "découvert" une autre moi. Je mangeais peu au déjeuner (habituellement je ne déjeune jamais) et je n'avais pas faim jusqu'au repas du soir, 0 crises, je pensais pas du tout à manger.
En rentrant je me suis dis qu'en fait c'est pas la faim le problème car au début j'avais un peu peur de me tromper et que j'avais juste un énorme appétit tu vois. Et là j'ai réalisé qu'en une semaine j'ai jamais mangé aussi seinement de ma vie.
Je garde espoir quand-même! Et merci de ta proposition j'en prends note, c'est de même pour toi!

Des bisous,

Salina.

[Charlie]

Bonjour!

Je pense qu'on est beaucoup à avoir adopté ce mode de vie parfait/désordre sans nom où soit les jours se deroulent merveilleusement bien soit c'est une vraie catastrophe. Mais est ce que cette façon d'agir ne serait pas le reflet d'une periode de contrôle extrême suivie d'une session de lâché prise nécessaire pour décompresser?
On s'impose (je m'impose/-ais) tellement de chose: une alimentation hyper saine, ranger et nettoyer avec passion jusqu'à ce que tout soit carré et brillant, être physiquement parfait ou en tout cas s'entraîner à le devenir, être serviable et a l'écoute de n'importe qui et n'importe quand, réviser ou travailler jusqu'à tout connaitre/comprendre parfaitement, être toujours de bonne humeur ou tout au moins se forcer à le paraitre,..., et toutes ces contraintes sont tellement lourdes à porter pour nos petites épaules, c'est une vie tellement frustrante qu'il est evident qu'on ai besoin de relâcher 30 secondes la pression. Et c'est la que l'étape catastrophe arrive. Pour moi elle me permettait de faire des erreurs et ça faisait partir un peu de la pression que je m'imposais, je devenais moins exigeant avec moi même, ou alors elle arrivait parce que j'avais peur de la nouvelle vie que j'étais en train de creer avec toutes ces contraintes, ou alors j'avais une crise parce que j'avais besoin de me rassurer et les vieilles habitudes, moi ca me rassure et ca me fait là encore decompresser.
Et finalement personne ne nous en demande autant et on n'oserait jamais exiger ne serait-ce que la moitié de ce qu'on s'impose à quelqu'un d'autre alors pourquoi on continue à se le demander à soi même ? En soit faire de son mieux c'est déjà largement satisfaisant et suffisant alors pourquoi on s'impose d'être parfait en toutes circonstances? Il y a tellement de réponses à cette question, moi par exemple j'avais besoin de prouver que j'étais capable, j'avais besoin de reconnaissance. Capable d'être majeur de promo, de m'integrer dans la vie associative, d'être indépendante financièrement, de me debrouiller seule, d'avoir une alimentation irreprochable, de faire du sport tous les jours, d'aider les autres en toutes circonstances....Mais avec le recul je me rend compte que dans tout ce que je m'imposais seulement le quart était important pour moi du coup pourquoi je devrais persister à faire le reste? Alors j'ai tout doucement commencé à cesser de faire ce que je m'imposais parce que je pensais que les autres attendaient ça de moi ou qu'ils avaient besoin de ca pour être fier de moi. Personne n'attend rien de moi, personne n'a été déçue par la suite parce que j'ai arreté ceci ou cela et je me sens tout aussi capable si ce n'est plus en revanche j'ai beaucoup moins de pression venant de moi et ça fait du bien!
Je viens effectivement de te raconter ma vie, mais ce n'est pas juste pour en parler, c'est pour essayer de te montrer qu'il faut que tu trouves pourquoi tu agis comme ça parce que ce sera la ou en tout cas une clef pour t'aider à comprendre et ensuite le travail que tu auras à faire sur toi sera tellement plus simple!

[salina]

Bonjour,

À vrai dire j'en sais trop rien je le ressens plus comme ne plus avoir la force de faire quoi que ce soit. Des tâches simples du quotidien qui deviennent compliquées à faire et chaque truc ça devient un espèce d'obstacle.
J'ai plus l'impression d'avoir perdue la motivation en tout et j'ai clairement plus envie de rien faire jusqu'à ce que soudainement peut-être parce que je vais voir une vidéo qui va me motiver, je vais aller manger un truc et je vais me sentir bien ou autre et je vais retrouver la motivation, pleine d'ambition prête à tout pour aller mieux. Malheureusement ça dure pas bien longtemps au bout de quelques heures ça redescent et me revoilà en chute libre de mauvaise humeur, je sais plus qu'est-ce que je veux faire dans ma vie, je sais plus qu'est-ce qui me rendait heureuse clairement et je vais me subir. C'est généralement tout le temps comme ça, ça monte très vite puis ça redescends aussi très vite donc c'est assez dur à encaisser.

[Charlie]

Hi!

J'étais comme ça quelques mois, avant de péter un câble: lasse et épuisée de moi même. J'étais à bout, je ne supportais plus de vivre ainsi alors j'ai simplement lâché prise: je restais dans mon lit à me créer des centaines de d'histoires différentes, à dormir et à me remplir pour combler le vide que j'avais instauré dans ma vie. Et simplement on sait que la vie ce n'est pas ça mais on ne se souvient même plus comment ça marche autrement. On en a peur aussi, parce que là, c'est vrai qu'on se la détruit mais au moins il n'y a pas de surprise, et on sait pourquoi on est déçue/déprime/frustrée et surtout on est la seule cause de ce que l'on vit alors que si l'on décide de s'ouvrir, il y aura tellement d'incertitudes, et peut-être que ce sera pire ou alors mieux mais surtout on ne pourra plus contrôler toutes nos émotions et c'est peut être là le problème: préférer se décevoir/détester pour se protéger au lieu d'essayer au risque de s'en prendre plein la figure. Et finalement il faut juste un peu d'aide pour oser essayer alors accepte ce petit coup de pouce, il ne fait que du bien et ça ne te dévalorisera pas auprès de ceux que tu aimes bien au contraire!

Et j'ai relevé que tu étais allée voir une endocrinologue, est ce qu'elle t'a prescrit une prise de sang pour examiner tes taux de tsh, t3 et t4? C'est tout bête mais pour le vivre je sais que la thyroïde impacte vraiment sur notre humeur alors ça ne peut pas tout expliquer, il y a des choses qui ne vont pas est c'est comme ça, en revanche ça peut être une des causes d'un ascenseur émotionnel.

Passe un bel après midi!

[natalye95]

Il est compréhensible que tu traverses des hauts et des bas émotionnels, mais c'est génial que tu aies pu découvrir une autre facette de toi-même lors de tes vacances en Espagne. Garder espoir et chercher des moments de bien-être peuvent t'aider à trouver un équilibre plus stable. Si tu as besoin de soutien pour maintenir ces bonnes habitudes, n'hésite pas à demander de l'aide à des professionnels ou à ton entourage. Tu as déjà fait un grand pas en prenant conscience de ce qui te fait du bien, c'est un bon début pour trouver ton équilibre !