Chère Anne,
les sentiments que tu décris, ce sont exactement ceux que j'avais il y a quelques temps. Comme quelqu'un qui a des découverts dans toutes les banques, des crédits à rembourser partout, et qui se rend compte qu'il n'arrivera jamais à tout combler, et que tout arrêter là est le seul moyen de ne plus se torturer.
Et puis l'espoir est venu, la fierté de me battre car oui, je l'aime mon combat!
L'envie de vivre ne serait jamais venue si la mort n'avait pas été si proche. En cela, je suis forcée de reconnaitre une conséquence positive à la maladie. Se tuer à petit feu pour découvrir que finalement, ce n'est peut-être pas ce qu'on voulait vraiment, mais nos buts, pourtant simples et sains, semblaient trop loins, trop impossibles.
Il faut que tu t'accroches. Ce n'est qu'une question de temps. Chaque jour on change, il y a de nouvelles prises de conscience, des petites émotions qui réapparaissent, de brefs instants d'apaisement qu'on n'identifie pas encore, mais ça va venir.
Si je te disais que je ne pense jamais au suicide, je mentirais...
Ce droit d'en finir est parfois un réconfort, une bulle où je m'enferme quelques heures, pendant les crises d'angoisses, les gros pics de dépression, mais quand ça se reconnecte dans ma tête, quand je sens de la vie dans mon corps qui a tenu jusque là, on ne sait comment, c'est le futur et le bonheur accessible, quelque soit le temps que ça prendra, qui deviennent ma bulle de douceur.
Courage, tout plein de mains se tendent vers toi, on va te porter avec nous, tu n'es pas seule, et tu vas t'en sortir. Le fait de manifester ta souffrance est bon je pense, extériorise toi, existe, va vers la vie Anne.
Je pense beucooup à toi, je suis vraiment très touchée par tes post, et lorsque je flanche devant l'assiette, je me dis non, si je veux être capable de lui adresser mon soutien, je dois me soigner.
Je t'embrasse miss, et je ne te le dirai jamais asssez:
courage, même si c'est dur, le jeu en vaut la chandelle. Une chandelle rien que pour toi.
