Bonjour à toutes,
Cela faisait deux ans que je ne m'étais pas connectée sur ce site. J'ai connu une période sans boulimie ou presque et je me suis dit "ça y est, ce n'était qu'une passade d'ado, maintenant c'est fini". Malheureusement, mes mauvais démons sont revenus au galop... Les mêmes périodes de restriction, les sommes folles dépensées en bouffe, la frénésie du premier gâteau avalé, l'orgie, finir en pleurant dans les toilettes, culpabiliser, se dégouter face au miroir, se dire que c'est la dernière fois, pour recommencer le lendemain - voire quelques heures après... J'ai du mal à réaliser que cela fait plus de six ans que tout cela a commencé. Au début, je pensais juste que j'avais simplement un penchant naturel pour le sucré. Après, je me suis dit que c'était une autre stupidité temporaire de l'adolescence, au même titre que commencer à fumer. Sauf que là, j'ai eu 21 ans et les choses empirent. Elles empirent d'autant plus que ça y est, j'ai quitté le nid familial pour enfin avoir mon appartement. Désormais, je suis libre de faire des crises quand je veux...
Face à cela, j'ai décidé de me bouger et d'attaquer le problème, chose que je n'avais voulu faire avant parce que pour moi, la boulimie, c'était une sorte de caprice de gamine. De fille préoccupée par son corps, son apparence, qui veut se faire remarquer... J'ai pensé des centaines de fois à consulter, mais j'avais tellement peur qu'on me dise "mais enfin mademoiselle, c'est n'importe quoi, c'est vous qui vous créez vos propres problèmes, vous n'avez rien, parce que vous avez tout pour être heureuse". Combien de fois j'ai pu l'entendre celle-là, "tu as tout pour être heureuse"... Alors comment ça se fait que je me retrouve dans cet état là? Bref, j'ai commencé à voir une psychologue et là, ce fut le choc. Une série de chocs: le fait qu'elle m'écoute, qu'elle me prenne au sérieux (chose que personne n'avait fait avant), ce fut un soulagement immense. On a longuement discuté de mon passé, mon enfance, et de nombreuses portes se sont ouvertes... Et enfin, elle m'a fait comprendre une chose: ce n'est pas ma faute.
La boulimie n'est pas un caprice de fille pourrie gâtée qui veut attirer l'attention, j'ai des raisons d'être comme je suis aujourd'hui et je dois arrêter de me le faire payer. Parce que depuis des années, je suis mon propre punching ball: boulimie, TOC, mutilations... Sans compter le bourrage de crâne que je m'impose: devoir toujours être au top. A la fac, physiquement, dans mes relations avec les autres...
Bilan de ces séances chez la psy: une prise de conscience énorme, et un diagnostic de dépression. Sur ce dernier point, cela ne m'a pas vraiment étonnée... Ca faisait des années que je m'en doutais mais je me disais toujours la même chose: "c'est moi qui fait des histoires pour rien, la preuve, on me dit sans arrêt que j'ai tout pour moi". Le plus important a donc été ce déclic qui me fait dire aujourd'hui que je ne dois pas culpabiliser, que tout ça n'est pas ma faute.
Mais maintenant, que faire? La boulimie, ça fait des années qu'elle est dans ma vie et même si j'ai conscience que j'ai vraiment un problème, ça ne se combat pas comme ça (la preuve, je continue d'en faire). Alors s'il y a des filles dans ma situation, quelle est la prochaine étape?
Je sais que j'en demande beaucoup, mais j'ai une autre question. La psy m'a parlé de dépression, mais que dois-je faire avec ça? Ne rien faire ou commencer un traitement? J'avoue que ce dernier point ne me rassure pas trop... Mais les choses sont tellement reliées entre elles, que j'ai peur de ne pas pouvoir y arriver juste avec de la volonté et des séances chez le psy. C'est sur qu'en parler aide énormément, mais parfois, le mal-être est juste physique. C'est se réveiller un matin et sans savoir pourquoi ni comment, ne pas aller bien... Alors s'il y a des filles dans ma situation qui ont des conseils à me donner, je suis preneuse!
Merci beaucoup pour votre aide, et je vous souhaite à toutes plein de courage du fond du coeur.
Val.
J'ai consulté, et maintenant?
Modérateurs : Modérateurs, Membres actifs
Règles du forum
Merci de prendre connaissance de la Netiquette d'Enfine avant toute consultation ou utilisation.
Merci de prendre connaissance de la Netiquette d'Enfine avant toute consultation ou utilisation.
-
- Petit enfinien
- Messages : 9
- Enregistré le : 16 mai 2011, 20:10
Re: J'ai consulté, et maintenant?
Bonjour !
je vais commencer par te faire un copié-collé du message que j'ai mis sur un autre post :
"J'ai vécu l'enfer des crises et des vomissements pendant 9 ans. J'ai cru que je ne m'en sortirais jamais. A une période, comme toi, j'ai vu des psys mais comme toi, je leur disais ce qu'ils voulaient entendre et ça ne servait à rien, car sans doute, je n'étais pas vraiment prête à guérir ou en tous cas pas prête à découvrir le fond du problème.
Il y a 3 ans et demi, après un malaise au boulot, je me suis décidée à reprendre un suivi psy. J'ai encore fait des crises pendant 1 an 1/2 et me suis même faite hospitaliser pour faire une pause. Et un jour, il y a bientôt 2 ans, je eu le déclic. J'ai arrêté. Les jours, les semaines, les mois qui ont suivi ont été très durs mais j'ai tenu. Je suis passée par de graves périodes de dépression depuis, mais je tiens bon. Je suis toujours en psychanalyse, je ne mens plus à mon psy, je ne me mens plus à moi-même.
Je ne sais pas vraiment ce qui a provoqué ce déclic, sans doute un ensemble de choses. Mais le fait de parler m'a beaucoup aidé.
J'ai écrit un livre qui sortira au printemps pour raconter mon expérience et tenter de redonner courage à celles qui comme toi perdent espoir. Il ne faut surtout pas perdre espoir. On peut s'en sortir. Tu as un petit garçon qui tient à toi, voilà une sacrée motivation. Ne lâche pas ! "
Je sais que la perspective d'une longue thérapie peut faire peur, mais si tu en ressens le besoin, n'hésite pas ! J'étais exactement comme toi, toujours vouloir être parfaite, ne jamais se donner le droit à l'erreur... Mais tout cela n'est qu'un leurre.
Le fait d'être aller consulter est une très bonne chose. Cela t'a déjà permis de déculpabiliser, de te rendre compte que ce n'est pas de ta faute. Maintenant, il va falloir creuser, trouver l'origine de ces crises, de ce besoin de te faire du mal, de te punir... le chemin sera long, mais je le dis et le répète, c'est possible de s'en sortir !!
je vais commencer par te faire un copié-collé du message que j'ai mis sur un autre post :
"J'ai vécu l'enfer des crises et des vomissements pendant 9 ans. J'ai cru que je ne m'en sortirais jamais. A une période, comme toi, j'ai vu des psys mais comme toi, je leur disais ce qu'ils voulaient entendre et ça ne servait à rien, car sans doute, je n'étais pas vraiment prête à guérir ou en tous cas pas prête à découvrir le fond du problème.
Il y a 3 ans et demi, après un malaise au boulot, je me suis décidée à reprendre un suivi psy. J'ai encore fait des crises pendant 1 an 1/2 et me suis même faite hospitaliser pour faire une pause. Et un jour, il y a bientôt 2 ans, je eu le déclic. J'ai arrêté. Les jours, les semaines, les mois qui ont suivi ont été très durs mais j'ai tenu. Je suis passée par de graves périodes de dépression depuis, mais je tiens bon. Je suis toujours en psychanalyse, je ne mens plus à mon psy, je ne me mens plus à moi-même.
Je ne sais pas vraiment ce qui a provoqué ce déclic, sans doute un ensemble de choses. Mais le fait de parler m'a beaucoup aidé.
J'ai écrit un livre qui sortira au printemps pour raconter mon expérience et tenter de redonner courage à celles qui comme toi perdent espoir. Il ne faut surtout pas perdre espoir. On peut s'en sortir. Tu as un petit garçon qui tient à toi, voilà une sacrée motivation. Ne lâche pas ! "
Je sais que la perspective d'une longue thérapie peut faire peur, mais si tu en ressens le besoin, n'hésite pas ! J'étais exactement comme toi, toujours vouloir être parfaite, ne jamais se donner le droit à l'erreur... Mais tout cela n'est qu'un leurre.
Le fait d'être aller consulter est une très bonne chose. Cela t'a déjà permis de déculpabiliser, de te rendre compte que ce n'est pas de ta faute. Maintenant, il va falloir creuser, trouver l'origine de ces crises, de ce besoin de te faire du mal, de te punir... le chemin sera long, mais je le dis et le répète, c'est possible de s'en sortir !!
-
- Nouvel(le) Inscrit(e)
- Messages : 2
- Enregistré le : 01 déc. 2013, 22:28
Re: J'ai consulté, et maintenant?
Bonjour,
Je suis un peu dans le même cas que toi, je crois que j'avance mais en ce moment je suis dans une phase où rien ne va plus. Je ne contrôle plus, et quand j'essaye j'ai l'impression que ça me demande un effort surhumain. Tout a été beaucoup mieux durant 8 mois, et depuis 3 mois je n'y arrive plus. Je recommence également à être suivie, mais j'ai très peur de ne jamais y arriver. J'essaye de temps en temps la méditation, le yoga, des tas de choses mais comme tu dis, parfois il y a des matins où ça ne va juste pas, sans savoir trop pourquoi. J'ai peur que cette phase soit encore longue, et j'aimerais tellement pouvoir claquer des doigts et que tout soit fini.
Je n'ai aucune réponse par rapport à cela. Mais je peux juste te dire qu'il ne faut pas lâcher ni désespérer. J'ai parfois l'impression que la réponse n'est pas très loin et qu'il suffit d'un clic (oui parfois je souffre aussi d'une surdose d'optimisme) mais essaye le plus souvent possible de prendre des grandes bouffées, d'inspirer pendant 4 secondes par le nez, retiens 4 secondes ta respiration, et expire par la bouche en 8 secondes. Je crois que ce qu'il faut qu'on apprenne à faire peu à peu c'est à laisser notre corps nous envoyer ces signaux (comme "hey je n'ai pas faim tu sais, ne t'en fait pas"). C'est très dur, comme je te dis en ce moment pour moi c'est difficile, mais ne baisse pas les bras s'il te plaît. Peut être que si quelqu'un réussi, s'il y en a qui ont fini par y arriver, c'est que nous aussi on peut le faire!
Bon courage et n'hésite pas à me dire si tu arrives à avancer ;)
Je suis un peu dans le même cas que toi, je crois que j'avance mais en ce moment je suis dans une phase où rien ne va plus. Je ne contrôle plus, et quand j'essaye j'ai l'impression que ça me demande un effort surhumain. Tout a été beaucoup mieux durant 8 mois, et depuis 3 mois je n'y arrive plus. Je recommence également à être suivie, mais j'ai très peur de ne jamais y arriver. J'essaye de temps en temps la méditation, le yoga, des tas de choses mais comme tu dis, parfois il y a des matins où ça ne va juste pas, sans savoir trop pourquoi. J'ai peur que cette phase soit encore longue, et j'aimerais tellement pouvoir claquer des doigts et que tout soit fini.
Je n'ai aucune réponse par rapport à cela. Mais je peux juste te dire qu'il ne faut pas lâcher ni désespérer. J'ai parfois l'impression que la réponse n'est pas très loin et qu'il suffit d'un clic (oui parfois je souffre aussi d'une surdose d'optimisme) mais essaye le plus souvent possible de prendre des grandes bouffées, d'inspirer pendant 4 secondes par le nez, retiens 4 secondes ta respiration, et expire par la bouche en 8 secondes. Je crois que ce qu'il faut qu'on apprenne à faire peu à peu c'est à laisser notre corps nous envoyer ces signaux (comme "hey je n'ai pas faim tu sais, ne t'en fait pas"). C'est très dur, comme je te dis en ce moment pour moi c'est difficile, mais ne baisse pas les bras s'il te plaît. Peut être que si quelqu'un réussi, s'il y en a qui ont fini par y arriver, c'est que nous aussi on peut le faire!
Bon courage et n'hésite pas à me dire si tu arrives à avancer ;)
-
- Petit enfinien
- Messages : 9
- Enregistré le : 16 mai 2011, 20:10
Re: J'ai consulté, et maintenant?
Bonsoir,
Tout d'abord merci infiniment pour vos réponses qui m'ont donné énormément de courage, ça fait vraiment du bien de se sentir soutenue par des personnes qui ont le même vécu. Maintenant que j'ai eu le déclic, il n'y a plus qu'à agir pour remédier à tout ça, mais comme tu le dis Dragid'amour, c'est plus facile à dire qu'à faire! Pour répondre à tes questions, je pense être convaincue que je n'ai pas à culpabiliser. A vrai dire, cela fait tellement longtemps que j'essaie d'analyser ce qui ne va pas, de chercher les causes, faire beaucoup d'introspection... Qu'au final, ma psy a défoncé des portes ouvertes. Dans le fond, je savais bien que je souffrais et que j'avais des raisons de souffrir: mère qui a mis beaucoup de pression sur le poids, qui était au courant de ma boulimie mais qui n'a jamais rien fait... J'ai l'impression d'avoir envoyé des tonnes d'appels à l'aide qui n'ont jamais été reçus. Suis-je vraiment en droit de la blâmer? Je n'en sais rien, mais le fait est que les résultats sont là!
Bref, je m'éloigne un peu. Pour l'instant je suis au Canada ce qui est un peu problématique pour les démarches de santé. Je rentre en France la semaine prochaine et je filerai immédiatement voir mon médecin parce qu'il est vraiment temps d'agir.
Seekingtruth, y a-t-il des raisons qui expliquent cette rechute? Je sais qu'avant chaque crise il est important de se poser et réfléchir. Parfois, ça marche (je réalise que je n'ai pas faim, mais que je m'ennuie ou que je suis stressée), mais d'autres... C'est comme si j'étais amputée de ma capacité de penser. Ou alors je ne pense qu'à une chose: manger. Difficile de prendre du recul dans ces cas là... C'est extrêmement problématique dans tous les aspects de la vie en général. Je ne peux pas me permettre d'acheter des sucreries, par exemple un paquet de gâteaux, en pensant que j'en mangerait un tous les jours, quand j'en aurai envie... Impossible, à la première occasion, il sera liquidé en quelques minutes. Autre exemple, les diners ou petits apéros entre amis, où une fois que je suis lancée rien ne m'arrête ("de toute façon autant en profiter, je vomirai après!").
Est-ce que les techniques de relaxation comme la méditation ou le yoga t'aident?
Naurille, comme je le disais précédemment, je pense que j'avais commencé à creuser pour trouver l'origine de tout ça il y a un bon bout de temps. Mais l'entendre dire de la bouche de ma psy, quelqu'un d'extérieur, professionnel, objectif, a été un soulagement immense. L'ennui, c'est que ça fait des années que je suis intransigeante avec moi-même, et que je commence seulement maintenant à essayer de penser autrement... C'est comme si je devais penser à l'envers! Pas seulement pour la boulimie, mais plus généralement pour mon manque d'estime de moi, de confiance en moi, ma timidité, l'obsession de la performance... Comment as-tu fait pour être plus "gentille" avec toi-même?
Encore un grand merci pour vos réponses les filles, ça me fait super chaud au coeur et ça me donne de l'espoir. J'espère que tout va bien pour vous et je vous souhaite bon courage!
Val.
Tout d'abord merci infiniment pour vos réponses qui m'ont donné énormément de courage, ça fait vraiment du bien de se sentir soutenue par des personnes qui ont le même vécu. Maintenant que j'ai eu le déclic, il n'y a plus qu'à agir pour remédier à tout ça, mais comme tu le dis Dragid'amour, c'est plus facile à dire qu'à faire! Pour répondre à tes questions, je pense être convaincue que je n'ai pas à culpabiliser. A vrai dire, cela fait tellement longtemps que j'essaie d'analyser ce qui ne va pas, de chercher les causes, faire beaucoup d'introspection... Qu'au final, ma psy a défoncé des portes ouvertes. Dans le fond, je savais bien que je souffrais et que j'avais des raisons de souffrir: mère qui a mis beaucoup de pression sur le poids, qui était au courant de ma boulimie mais qui n'a jamais rien fait... J'ai l'impression d'avoir envoyé des tonnes d'appels à l'aide qui n'ont jamais été reçus. Suis-je vraiment en droit de la blâmer? Je n'en sais rien, mais le fait est que les résultats sont là!
Bref, je m'éloigne un peu. Pour l'instant je suis au Canada ce qui est un peu problématique pour les démarches de santé. Je rentre en France la semaine prochaine et je filerai immédiatement voir mon médecin parce qu'il est vraiment temps d'agir.
Seekingtruth, y a-t-il des raisons qui expliquent cette rechute? Je sais qu'avant chaque crise il est important de se poser et réfléchir. Parfois, ça marche (je réalise que je n'ai pas faim, mais que je m'ennuie ou que je suis stressée), mais d'autres... C'est comme si j'étais amputée de ma capacité de penser. Ou alors je ne pense qu'à une chose: manger. Difficile de prendre du recul dans ces cas là... C'est extrêmement problématique dans tous les aspects de la vie en général. Je ne peux pas me permettre d'acheter des sucreries, par exemple un paquet de gâteaux, en pensant que j'en mangerait un tous les jours, quand j'en aurai envie... Impossible, à la première occasion, il sera liquidé en quelques minutes. Autre exemple, les diners ou petits apéros entre amis, où une fois que je suis lancée rien ne m'arrête ("de toute façon autant en profiter, je vomirai après!").
Est-ce que les techniques de relaxation comme la méditation ou le yoga t'aident?
Naurille, comme je le disais précédemment, je pense que j'avais commencé à creuser pour trouver l'origine de tout ça il y a un bon bout de temps. Mais l'entendre dire de la bouche de ma psy, quelqu'un d'extérieur, professionnel, objectif, a été un soulagement immense. L'ennui, c'est que ça fait des années que je suis intransigeante avec moi-même, et que je commence seulement maintenant à essayer de penser autrement... C'est comme si je devais penser à l'envers! Pas seulement pour la boulimie, mais plus généralement pour mon manque d'estime de moi, de confiance en moi, ma timidité, l'obsession de la performance... Comment as-tu fait pour être plus "gentille" avec toi-même?
Encore un grand merci pour vos réponses les filles, ça me fait super chaud au coeur et ça me donne de l'espoir. J'espère que tout va bien pour vous et je vous souhaite bon courage!
Val.