Je te remercie pour ta réponse !
Après mûre réflexion ( au moins

), je vais exposer ma situation ici, en restant assez évasive.
Bon, par où commencer... dans ma famille, on est tous minces, sportifs... L'apparence a une grande importance, ou du moins "le culte du corps" est bien présent. Mes cousines et mes soeurs sont des danseuses classique, tout comme ma mère, ex-danseuse elle aussi. Ce sont de très belles femmes, athlétiques, grandes, fines. Moi, je n'en ai pas fait car je déteste ça. J'étais plutôt branchée livres, dessin, écriture, musique, j'ai toujours été la première de la classe. Du coup, l'an dernier, à 17 ans, j'ai été parachutée en classe préparatoire, dans un établissement prestigieux. Au début, ça se passait plutôt bien. Puis vers Décembre 2012, suite à l'annonce d'un drame personnel, je suis devenue totalement inefficace dans mon boulot, enchaînant notes crasses sur notes crasses. Moi qui avais toujours été très exigeante dans mon travail, ça m'a effrayée. Ajoutons à cela pression et stress bien connus à la prépa, j'ai commencé à faire la chose suivante: 2 ou 3 fois par semaines, j'achetais des sacs de nourriture, qui, à 23h avant de me coucher, étaient engloutis en une petite demie-heure. Toujours la même chose: pain de mie tartiné de sauce tomate ( un paquet entier ), une tablette de chocolat, un paquet de cookies, un paquet de Haribo. Et parfois des raviolis froids, des pâtes crues, du confit de poivrons à la cuillère, quand ça n'allait vraiment pas. Ca ne m'a pas alertée car j'ai toujours eu tendance à compenser sur la bouffe. Vers l'âge de 15 ans, c'est un peu devenu mon exutoire: dès que quelque chose me contrariait, j'avais l'habitude d'avaler des tonnes de trucs jusqu'à que je me sente suffisamment mal pour arrêter. Je suis quelqu'un d'introverti alors c'était une bonne alternative: inutile de s'énerver, inutile de déballer ce que j'ai sur le coeur, je me défoulais sur la bouffe.
Donc voilà, j'ai poursuivi mon année de cette manière, avec 2-3 soucis de santé en passant.
Je n'étais pas spécialement grosse, enfin je crois pas. En Septembre 2012, je pesais […] pour […]. En Juin 2013, je pesais […] pour la même taille. Je l'ai vécu comme un traumatisme. Ma mère aussi. Je me suis mise au régime, pas trop drastiquement. J'ai l'habitude des régimes. Tous les étés, c'est diète. Ma mère ne cuisine que des légumes et du poisson/viande sans sauce, sans rien. Rien. Légumes vapeur, viande nature, poisson nature, céréales nature. Et beaucoup de sport. Sauf que cette fois-ci, il m'est arrivé de ne quasiment rien manger pendant plusieurs jours. Et même pire, en août, j'ai commencé à me faire vomir. Bof, rien de grave, 3 ou 4 fois, je me suis dit "Tout le monde essaie un jour ou l'autre !".
Du coup, en Septembre 2013, je pesais […]. Je suis repartie satisfaite pour ma 2ème année de prépa.
Mais là... le rythme s'est avéré beaucoup plus accru que l'an dernier. Du coup, j'ai recommencé à manger n'importe comment. Enfin tu parles... je mangeais 3 repas par jour mais ça me paraissait trop. Le Les chiffres ont recommencé à monter sur la balance. [….]. Non ma bonne dame, pas cette fois-ci. Du coup, j'ai éliminé les féculents de mon assiette. Puis les laitages. Quand j'en mangeais, je me "punissais": je me faisais vomir. Ca devenait fréquent, environ 1 fois par semaine. Mi-septembre, je ne mangeais que des légumes. Et le poisson sans sauce. Comme chez moi. Mais même ça, ça m'a paru trop à un moment donné. En Novembre, j'ai cessé: je ne mangeais plus qu'un fruit le matin, je sautais le repas du midi et avalais quelques légumes le soir pour pas que ça paraisse trop suspect ( je mange à la cantine de mon lycée ). Sauf que je me faisais systématiquement vomir après chaque truc avalé. Et ça continue au jour d'aujourd'hui. En un mois, je suis descendue de […] à […].
Là je suis chez moi, pour les vacances. Ca fait une semaine que je passe littéralement mes jours à boulotter, à vider les placards. Et à prendre des laxatifs. Et à vomir. Je n'ose pas grimper sur la balance.
Ma mère me hurle dessus parce que toutes les provisions disparaissent. Mais elle n'a pas l'air alarmée. Elle me dit juste qu'elle est "déçue d'avoir une fille comme moi, qui ne bouge pas, qui ne fait rien". Ah bon. Du coup, je n'ai pas mangé hier. Ni aujourd'hui. Ni demain.
Je sais que mon comportement n'est pas normal. Je sais qu'il est surtout anormal depuis 1 an et demi, mais je sais également que ça ne tournait déjà pas rond avant. J'ai toujours eu une relation conflictuelle avec la nourriture, mais là, j'ai l'impression que c'est de pire en pire. Ca occupe toutes mes pensées, je ne fais plus une course sans regarder le nombre de calories sur les boîtes. C'est con, mais j'étais heureuse, je me sentais bien quand je sentais mes os ressortir nettement à […], que je me sentais légèrement étourdie. Même mes résultats ont légèrement progressé, ce qui était inespéré. Mais là, je reperds encore le contrôle et ça me fout dans un état pas possible.
Mais de là à appeler ça des TCA ?
Je sais pas trop... je n'en sais rien.
Désolée pour le pavé. Qu'en pensez-vous ?