prisonnière

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lotusbleu
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prisonnière

Message par lotusbleu »

Je tourne en rond dans ma prison. Pourtant au début, je m’y trouvais confortablement lovée. Dans le creux de mes os,je comblais de ma présence le vide. D’une puissance sans faille, je sentais la force aspirer chaque parcelle des faiblesses du passé. J’étais devenue reine de mon propre royaume, maîtresse de ma souffrance.

C’était au début. Désormais mon empire s’est emmuré. Il m’a faite prisonnière. Moi qui croyait tenir les rênes, je ne suis en fait que le jouet de ma propre décrépitude. Je vois ma carcasse devenue lourde, se vieillir, se délabrer sous la sécheresse que je lui inflige. Je sens la douleur m’envahir, une douleur de feu, venue de cette chose qui me rappelle sa présence. Je vois mes cheveux qui s’éparpillent sur le sol, dessinant un automne précoce. Je ne sens plus la légèreté dynamique de la jeunesse. Je suis une vieille dame courbée que mon squelette supporte. Mon corps crie aussi fort que mon âme, je l’entends bien mais je ne peux l’écouter. Lui qui a si peu existé auparavant. Lui qui me fait exister…lui qui me permet la vie…Lui.Moi. Nous devrions n’être qu’un. Je suis deux. Je voudrais sortir de ce combat, cet enfer scindé de murs qui m’étouffe. Je voudrais sauver la fleur qui se fane.
Je porte alors en moi toute la grandeur de ma volonté. Je la met au travers des obstacles pour ouvrir la porte à la liberté. Mais celle-ci reste close. Je m’agace, m’échine, la pousse, la supplie, lui promet monts et merveilles. Mais si celle- ci s’entrouvre, m’offre un peu plus de lumière, elle ne permet pas mon passage. c’est ainsi que je reste captive dans ma triste forteresse...

Ce soir, je suis désespoir. Noire d'un espoir qui se perd dans les méandres de l'histoire. J'ai peur, je voudrais hurler ma détresse face à ma propre impuissance. Je reste silencieuse mais j'écris pour exister. Suis-seule à ressentir cela? est ce que quelqu'un m'entends... ?
joyenjoy
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Re: prisonnière

Message par joyenjoy »

Bonjour à toi,
Je ressens comme miens tes mots qui hurlent ta souffrance intérieure; ta plume ressemble un peu à la mienne...
Comme je compatis! comme je comprends! Je vis ce que tu vis, ressens ce que tu ressens... Et si cela peut nous apporter un peu de réconfort: se dire et voir que nous ne sommes pas seules/seuls dans ce cercle infernal, cette danse avec la mort. Ecrire peut aider à extérioriser nos ressentis, continue d'écrire et si ce n'est déjà fait va consulter un thérapeute. Pour ma part, je suis boulimique depuis mes 18 ans et j'en ai 45 passés...Je te laisse faire le calcul!
Il y eut quelques périodes de rémission mais aujourd'hui les crises ne sont pas régulières. Parfois quotidiennes, d'autres fois une par semaine, c'est un peu l'anarchie et je ne contrôle rien.
Je sais en tout cas une chose: ce n'est pas une question de volonté, il y a tout un travail thérapeutique à faire pour déprogrammer les gestes devenus quasi automatiques (comme pour toute addiction). Il faut réinitialiser notre cerveau en quelque sorte et je crois bien que c'est cela le plus compliqué surtout lorsqu'on si prend très tard(comme moi).
Je ne sais pas ton âge mais si tu n'as pas encore trop d'années d'enfer derrière toi, commence le travail sans tarder.
Pour aujourd'hui je vais m'arrêter là car les ordis et moi ne faisons pas bonne paire...
N'oublie pas que tu n'es pas seule(seul?), que chaque jour sans crise est en soi comme une petite victoire.
A bientôt et dès que tu le peux, essaie de prendre soin de toi.
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