Nouvelle

[Kim]

Bonjour à tous, je crois que mon premier message n'a pas été publié, une erreur de ma part ou alors peut etre faut-il attendre avant que la publication apparaisse ? Bref je retente donc ma chance.

Voila 4 ans que je suis touchée par les tca, phase d'anorexie et de boulimie/compulsions alimentaires.
Je me suis decidée cette année a etre suivie par un psy et une nutri. J'ai pris conscience des origines de ces tca ce qui est un énorme pas.

En revanche j'alterne entre phases de jeûne et de crises surtout le soir et ce comportement m'épuise. Je n'arrive pas à manger en journée car je culpabilise trop...j'ai essayé de suivre les conseils de ma nutritionniste en me disant que si je mangeais en journée je m'eviterais une crise le soir, mais ces crises sont devenues un moyen pour lacher prise, une soupape de decompression...

Le soir, je suis rattrappée par ce besoin de me remplir jusqu'a ecoeurement. Ces crises me plonge dans un état de deprime assez important...

Je voudrais sincèrement pouvoir retrouver une normalité vis a vis de mon alimentation. Je suis parfois a bout face a mon incapacité de gérer les moments de crises... je me sens impuissante et tres seule dans ces moments la...

En revanche, le fait de me sentir "vide" me fait du bien, c'est quelque part rassurant... difficile à expliquer....

Quoi qu'il en soit, je commence a etre fatiguée de tout ça je voudrais me débarrasser de cette peur de manger, de cette culpabilité... de ce dictat face a mon poids... mais les efforts sont parfois considerables et demandent des sacrifices que je ne suis pas prête à faire...

[hiverVolcanique]

Salut Kim!

Je me reconnais beaucoup -beaucoup beaucoup!!- dans ton message. Moi aussi je me suis longtemps restreinte pendant la journée, pour finalement criser le soir. Je me disais c'est tellement bête, car la journée j'étais faible à cause du manque de nourriture, et le soir je me remplissais jusqu'à avoir envie de vomir : c'était l'inconfort tout le temps, mon corps était toujours à bout, d'un un sens ou dans l'autre. Et puis le lendemain je me disais "j'ai crisé hier, donc aujourd'hui je ne mange pas" et finalement le soir ça recommençait. Pour moi aussi c'était un moyen de décompression, c'était impossible de ne pas avoir ces moments de "remplissage". En fait, j'étais enfermée dans un cycle, dans une routine malsaine, comme toi.
En fait il faut reprogrammer son esprit.
Essayer d'être souple. Essayer d'apprécier les moments de repas. J'ai vraiment diminué mes crises quand je me suis rendue compte qu'avoir envie de vomir, et être plié en deux parce que j'ai trop mangé, c'était vraiment la pire sensation possible. D'un côté j'ai associé dans mon cerveau les crises avec un profond inconfort corporel, qui me dissuade, et j'ai associé dans ma tête les repas normaux à une grande sérénité : je me sens vraiment bien quand je mange doucement, que je prend le temps de ressentir le goûts des aliments. Ca, ça provoque vraiment une sensation de bien-être. Quand on est pris dans un engrenage d'alternance jeune/crise, c'est hyper dur d'en sortir, parce que finalement on ne connait plus que ça. Mais il suffit d'une fois, d'un repas serein, sans inconfort, pour que l'on veuille chercher à retrouver cet état.
Bref, je te raconte ma vie pas pour te raconter ma vie mais pour que tu puisses y trouver peut-être une idée, un angle de vue différent sur ton histoire et ton quotidien.

Pour le reste : le poids, l'angoisse de manger et de grossir, malheureusement je ne connais pas de solution, j'ai le même problème.

[Kim]

Salut ! Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Je vois ce que tu veux dire par: essayer de savourer le repas, prendre conscience de ce qui a été mangé etc le problème étant que chez moi (en famille) je n'arrive pas a apprécier les repas, ils sont sources d'angoisses plus qu'autre choses... j'ai le sentiment qu'on me juge sur ce que je mange ou ne mange pas et ça m'angoisse plus qu'autre chose... et mon contexte familial fait que mes angoisses liées a la bouffe sont accentuées lol

Bref, je trouve un peu de répit avec mon copain, mes envies et mes angoisses sont là mais j'arrive à avoir un cadre avec lui et ça me fait du bien de ne pas subir ces moments de crises. Hélas, oui comme tu dis, quand on base son estime de soi sur son poids et que quoiqu'il arrive on se trouve difforme... c'est compliqué de sortir de ça du jour au lendemain....

Du coup tu arrives a mieux gérer tes crises ?

[hiverVolcanique]

Salut ! Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Je vois ce que tu veux dire par: essayer de savourer le repas, prendre conscience de ce qui a été mangé etc le problème étant que chez moi (en famille) je n'arrive pas a apprécier les repas, ils sont sources d'angoisses plus qu'autre choses... j'ai le sentiment qu'on me juge sur ce que je mange ou ne mange pas et ça m'angoisse plus qu'autre chose... et mon contexte familial fait que mes angoisses liées a la bouffe sont accentuées lol

Bref, je trouve un peu de répit avec mon copain, mes envies et mes angoisses sont là mais j'arrive à avoir un cadre avec lui et ça me fait du bien de ne pas subir ces moments de crises. Hélas, oui comme tu dis, quand on base son estime de soi sur son poids et que quoiqu'il arrive on se trouve difforme... c'est compliqué de sortir de ça du jour au lendemain....

Du coup tu arrives a mieux gérer tes crises ?

Je crois que je vois ce que tu veux dire. Souvent dans les troubles du comportement alimentaires on dit qu'il faut travailler sur le contexte essentiellement, et que par effet domino le rapport à la nourriture s'en trouve changé...(donc travailler sur pourquoi est-ce que tu as peur qu'on te juge, améliorer ta relation à ta famille...)
Oui c'est très compliqué, mais pas impossible je l'espère...
J'y arrive mieux oui, ça fait un bout de temps que je n'ai pas fait de grosses crises jusqu'à me donner envie de vomir. Néanmoins j'ai toujours des habitudes alimentaires complètement décalée (souvent je fais des compulsions entre les repas, et du coup je saute le repas suivant...)
Il y a certain jour où je me sens très apaisée avec ça, et d'autres jours où ce n'est pas du tout le cas.
Je ne sais pas si ça te fait pareil, mais à cause de l'anorexie je crois, j'ai maintenant très peur de la faim. J'ai associé la faim à un état de léthargie/tristesse/fatigue qui empêche de faire quoi que ce soit, et parfois je vais trop manger par peur d'avoir faim et d'être fatigué (alors qu'au final je suis fatiguée parce que je digère...). J'ai aussi souvent tendance à manger comme si c'était mon dernier repas, c'est à dire que je mange comme si la nourriture allait partir, et que j'allais retomber en restriction pendant longtemps. Je pense que tout ça ce sont des angoisses qui ont pris sources dans ma période d'anorexie. Tu ressens peut-être les mêmes. En tout cas, j'essaie de me dire quand j'ai envie de faire une compulsion que la nourriture ne va pas s'en aller, et j'ai le droit de la manger, mais aussi de ne pas la manger si je n'en ressens pas une envie réelle.

[hiverVolcanique]

Oui parfois il m'arrive de manger normalement. Avant c'était rare, maintenant c'est de plus en plus fréquent. Je m'y habitue, pour ainsi dire. Mais c'est difficile. Parfois je me prépare un petit dej et puis au moment de le manger la culpabilité est trop forte. Ou parfois je me lève et je mange sans faim.
C'est tellement plus agréable et apaisant de faire des vrais repas, comme tout le monde, et ne pas avoir faim ou être trop remplie constamment. Avant je ne m'autorisais pas à manger le matin, parce que j'avais trop peur de taper dans mon "compteur de calorie" dès le matin. J'avais peur que mon corps ait toujours aussi faim le soir, et que je mange trop sur la journée. Mais en fait le corps se régule, et j'ai vraiment moins faim le soir quand je mange davantage le matin. Mais ce sont des signaux que je n'écoute pas toujours bien.

[Kim]

Je comprend parfaitement ce que tu veux dire...

[Kim]

Pardonne moi de t'embeter lol y'a des jours comme auj où ce n'est vraiment pas la forme... notamment le lendemain d'une compulsion. J'ai parfaitement controlé ma journée en faisant du sport et en mangeant un peu. Arrivé le soir, je finis inevitablement par me remplir....
J'ai alors mal au ventre toute la nuit je dors très mal et le lendemain je dois faire comme si tout allait bien, affronter le monde les agressions exterieures. Affronter ce regard de degout vis-à-vis de moi-même dans le miroir...

J'aspire tellement à retrouver un semblant d'équilibre. Manger sans avoir peur sans que ça tourne mal le soir.... mais au fond j'ai beau etre suivie, je ne suis pas prête à guérir... je cherche a controler mon alimentation en journée, a me restreindre quand je le peux. Mais j'epuise mon corps et mon esprit. Je le sens, je n'ai plus ou bcp moins cette capacité de contrôle . Je m'en veux pour ça car je ne veux pas perdre la face et continuer d'etre forte... mais parfois mes forces s'amenuisent. Mon alimentation dirige mes émotions... heureuse en restrictions et sans crise et desesperée après une compulsion.... mes émotions jouent aux montagnes russes... je suis fatiguée je voudrais parfois juste me laisser mourir de faim pour que toutes ces angoisses prennent fin pour qu'on remarque cette terrible souffrance parce que j'ai pris l'habitude de souffrir sans qu'on le remarque...