Rechute après 16 d'abstinence
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Rechute après 16 d'abstinence
Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce forum, je ne sais pas trop où cela me mènera, mais je suis complètement démolie...
Pour faire court, j'ai été boulimique de 16 à 26 ans et j'ai arrêté les crises du jour au lendemain. J'ai été célibataire pratiquement toute ma 30n. Depuis 2 ans j'ai rencontré un homme magnifique et voilà que depuis 1 an environ, les crises ont recommencées. Un peu avant j'avais perdu beaucoup de poids à cause d'une thyroidite qui m'a fait perdre environ [...] livres. Je les reprends tranquillement, ce qui est ok puisque j'étais trop maigre. Mais me voilà complètement obsédée à l'idée de retrouver ce visage trop rond. Mais c'est aussi totalement incontrôlable, je parle des crises, de plus en plus fréquentes d'ailleurs. Me voilà enfin en couple, avec un très bon emploi, aucun problème, sauf ça... Ça qui me revient me hanter au moment même où tout devrait être parfait. Je n'y comprends rien. J'en n'ai encore parlé à personne, j'ai honte. Je veux seulement m'en sortir, ne pas revivre cet enfer qui a tant gâcher une partie de ma vie... Merci.
Je suis nouvelle sur ce forum, je ne sais pas trop où cela me mènera, mais je suis complètement démolie...
Pour faire court, j'ai été boulimique de 16 à 26 ans et j'ai arrêté les crises du jour au lendemain. J'ai été célibataire pratiquement toute ma 30n. Depuis 2 ans j'ai rencontré un homme magnifique et voilà que depuis 1 an environ, les crises ont recommencées. Un peu avant j'avais perdu beaucoup de poids à cause d'une thyroidite qui m'a fait perdre environ [...] livres. Je les reprends tranquillement, ce qui est ok puisque j'étais trop maigre. Mais me voilà complètement obsédée à l'idée de retrouver ce visage trop rond. Mais c'est aussi totalement incontrôlable, je parle des crises, de plus en plus fréquentes d'ailleurs. Me voilà enfin en couple, avec un très bon emploi, aucun problème, sauf ça... Ça qui me revient me hanter au moment même où tout devrait être parfait. Je n'y comprends rien. J'en n'ai encore parlé à personne, j'ai honte. Je veux seulement m'en sortir, ne pas revivre cet enfer qui a tant gâcher une partie de ma vie... Merci.
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- Enfinien avancé
- Messages : 27
- Enregistré le : 08 mai 2017, 17:31
Re: Rechute après 16 d'abstinence
Salut à toi, Soleil :)
Merci de nous partager ton expérience!
Déjà, bravo! 16 ans sans crise c'est énorme, tu as vécu toute une vie sans la maladie et ça c'est vraiment une grande chose.
Je ne prétends pas avoir ton expérience de vie mais je fais des hypothèses.
Tu racontes que tu as arrêté du jour au lendemain, aussi j'imagine que tu n'as pas nécessairement travaillé sur les causes de ces troubles. Ils ont juste disparu, ce qui est très bien. Je prends de mon expérience personnelle que pour moi les temps où je tombe amoureuse, où j'essaie de lâcher prise avec quelqu'un d'autre, sont aussi ceux où je me sens le plus vulnérable. Des choses ressurgissent et j'ai toujours beaucoup fait le lien entre mes problèmes liés à l'attachement aux autres, notamment dans mes relations amoureuses, et mes troubles alimentaires. Assez naturellement, des comportements de sabotage reviennent lorsque je suis dans l'intimité avec quelqu'un, comme si c'était beaucoup trop à gérer.
ça n'est peut-être pas ton cas, mais tu as l'air de faire assez naturellement la corrélation entre ton comportement et le fait d'avoir trouvé un homme merveilleux dans ta vie.
Je comprends ton désarroi mais j'ai l'impression qu'il faut que tu prennes un pas de recul : oui, tu es avec un homme, tu as un super boulot, "tout va bien", sauf que non, tu n'es pas parfaite. Tu as un passé, un bagage émotionnel et psychique, comme tout le monde. Tu n'as pas à en avoir honte, tu es toi, avec tes croix à porter et tes fardeaux.
Aujourd'hui, je te conseillerais (mais comme je le fais toujours), comme tu as une bonne situation, de trouver un professionnel avec qui parler. Je ne sais pas si tu as déjà entamé un travail psychologique avec quelqu'un, mais c'est d'une richesse incroyable, pour en découvrir sur toi-même et accepter ce que tu es, comme je suis sûre l'homme avec qui tu es l'accepte.
Je vois une psychologue clinicienne, plutôt axée psychanalyse. Sur doctolib tu en as plein!
Garde la foi que la vie que tu as maintenant est tout à fait celle que tu mérites, et qu'avec cette même foi et un peu d'effort, tu te débarrasseras de cette foutu maladie.
Bien à toi,
Tatjana
Merci de nous partager ton expérience!
Déjà, bravo! 16 ans sans crise c'est énorme, tu as vécu toute une vie sans la maladie et ça c'est vraiment une grande chose.
Je ne prétends pas avoir ton expérience de vie mais je fais des hypothèses.
Tu racontes que tu as arrêté du jour au lendemain, aussi j'imagine que tu n'as pas nécessairement travaillé sur les causes de ces troubles. Ils ont juste disparu, ce qui est très bien. Je prends de mon expérience personnelle que pour moi les temps où je tombe amoureuse, où j'essaie de lâcher prise avec quelqu'un d'autre, sont aussi ceux où je me sens le plus vulnérable. Des choses ressurgissent et j'ai toujours beaucoup fait le lien entre mes problèmes liés à l'attachement aux autres, notamment dans mes relations amoureuses, et mes troubles alimentaires. Assez naturellement, des comportements de sabotage reviennent lorsque je suis dans l'intimité avec quelqu'un, comme si c'était beaucoup trop à gérer.
ça n'est peut-être pas ton cas, mais tu as l'air de faire assez naturellement la corrélation entre ton comportement et le fait d'avoir trouvé un homme merveilleux dans ta vie.
Je comprends ton désarroi mais j'ai l'impression qu'il faut que tu prennes un pas de recul : oui, tu es avec un homme, tu as un super boulot, "tout va bien", sauf que non, tu n'es pas parfaite. Tu as un passé, un bagage émotionnel et psychique, comme tout le monde. Tu n'as pas à en avoir honte, tu es toi, avec tes croix à porter et tes fardeaux.
Aujourd'hui, je te conseillerais (mais comme je le fais toujours), comme tu as une bonne situation, de trouver un professionnel avec qui parler. Je ne sais pas si tu as déjà entamé un travail psychologique avec quelqu'un, mais c'est d'une richesse incroyable, pour en découvrir sur toi-même et accepter ce que tu es, comme je suis sûre l'homme avec qui tu es l'accepte.
Je vois une psychologue clinicienne, plutôt axée psychanalyse. Sur doctolib tu en as plein!
Garde la foi que la vie que tu as maintenant est tout à fait celle que tu mérites, et qu'avec cette même foi et un peu d'effort, tu te débarrasseras de cette foutu maladie.
Bien à toi,
Tatjana
Re: Rechute après 16 d'abstinence
Bonjour Tatjana,
Je te remercie énormément pour ta réponse. Tu m'éclaires sur plusieurs points.
Comme j'ai été malade de l'âge de 16 ans jusqu'à 26 ans, j'ai eu le temps de consulter à maintes reprises, plusieurs spécialistes, du psychologue, travailleur social, groupe d'entraide, PNL, psychiatre..., j'ai même été hospitalisée à ma demande. Cependant, bien que j'ai compris l'origine de la maladie, rien de tout cela ne m'a fait arrêter, comme j'ai dit, ça c'est réellement fait du jour au lendemain, dans un moment où je ne consultais pas.
Par contre, ce que tu m'as écrit me fait rendre compte qu'effectivement, pour la 1ere fois depuis le jour où j'ai arrêté les crises, je me trouve dans une situation stable, avec un homme qui m'aime et avec qui je sais que je ne serai pas abandonnée. Et donc, j'imagine que c'est cela qui doit faire en sorte que la maladie revienne, je me sens vulnérable, pas à la hauteur, je ne sais trop quoi d'autre, mais je n'avais vraiment pas pensé à cet angle, mais c'est fort logique....
Alors quoi faire??? Reconsulter encore? Même si durant toutes ces années, les consultations ne m'ont pas amenées à la guérison? Je suis un peu blasée de recommencer à chaque fois, toujours le même discours, les mêmes problèmes, qui en soit sont quelque peu banal pour le commun des mortels...N'y a-t-il pas un autre moyen d'y arriver?
C'est fou ce que ça peut faire de ne pas se sentir seule dans cet enfer! Merci d'être là.
Je te remercie énormément pour ta réponse. Tu m'éclaires sur plusieurs points.
Comme j'ai été malade de l'âge de 16 ans jusqu'à 26 ans, j'ai eu le temps de consulter à maintes reprises, plusieurs spécialistes, du psychologue, travailleur social, groupe d'entraide, PNL, psychiatre..., j'ai même été hospitalisée à ma demande. Cependant, bien que j'ai compris l'origine de la maladie, rien de tout cela ne m'a fait arrêter, comme j'ai dit, ça c'est réellement fait du jour au lendemain, dans un moment où je ne consultais pas.
Par contre, ce que tu m'as écrit me fait rendre compte qu'effectivement, pour la 1ere fois depuis le jour où j'ai arrêté les crises, je me trouve dans une situation stable, avec un homme qui m'aime et avec qui je sais que je ne serai pas abandonnée. Et donc, j'imagine que c'est cela qui doit faire en sorte que la maladie revienne, je me sens vulnérable, pas à la hauteur, je ne sais trop quoi d'autre, mais je n'avais vraiment pas pensé à cet angle, mais c'est fort logique....
Alors quoi faire??? Reconsulter encore? Même si durant toutes ces années, les consultations ne m'ont pas amenées à la guérison? Je suis un peu blasée de recommencer à chaque fois, toujours le même discours, les mêmes problèmes, qui en soit sont quelque peu banal pour le commun des mortels...N'y a-t-il pas un autre moyen d'y arriver?
C'est fou ce que ça peut faire de ne pas se sentir seule dans cet enfer! Merci d'être là.
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- Enfinien avancé
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- Enregistré le : 08 mai 2017, 17:31
Re: Rechute après 16 d'abstinence
Coucou !
Contente de te lire :)
Alors moi j'avais eu le besoin de m'élucider à moi-même, de me comprendre, pour pouvoir me débarrasser (à peu près) de mes TCA, du coup j'ai tendance à beaucoup le conseiller. Mais bien évidemment que déjà si tu n'y crois pas et que ça va faire souffrance pour toi, faut surtout pas se forcer!
Je pense que l'avantage du travail psy c'est que ça replace les TCA à leur juste place: dans le contexte de ta vie actuelle et passée et comme quelque chose qui peut se résoudre avec le temps et un travail...parfois long.
Je lis dans tes mots vraiment l'urgence de t'en débarrasser (c'est naturel), mais je pense qu'il faut déjà que tu désamorces la pression un peu.
Je lis aussi un autre truc qui m'a fait sourire parce que je m'y reconnais, "les mêmes problèmes, qui en soit sont quelque peu banal pour le commun des mortels". Je sais pas si c'est l'expérience qui te fait dire ça mais je trouve ça assez juste - c'est vrai, au fond on est là avec nos problèmes d'image, d'estime de soi, de perfectionnisme, de comportements compulsifs, qui sont assez communs. ça te fait souffrir parce qu'en fait t'aimerais sûrement que ça prenne moins de place et t'aimerais vivre ta vie sans entrave. C'est vraiment un début que de le savoir.
Du coup bizarrement je me fais pas de souci pour toi, j'ai le sentiment qu'il faut juste que tu trouves la méthode qui marche pour toi. Je t'encourage à l'envisager presque comme un projet. Te dire "voici mon problème, je vais à présent réfléchir aux différentes solutions qui s'ouvrent à moi". Faire une recherche côté psy, côté techniques de méditation, sports, etc. Puis faire ton plan d'action et le prendre très au sérieux.
Je te souffle un truc avant de partir mais peut-être que ça va te paraître complètement décalé: la chose qui m'a le plus aidé, au fond du fond, même avant la psy, c'est de me rappeler jour après jour que j'ai une vie et une seule, que je vais mourir et que j'ai pas envie de la passer comme ça. J'essaie d'avoir une pratique un peu spirituelle (ça veut tout et rien dire, chacun à une approche différente à ça), mais vraiment de me dire que j'ai le droit d'aspirer à mieux parce que mon temps est compté, ça m'a trop aidée. Mais c'est un effort constant et quotidien que de se rappeler ça.
J'espère que quelqu'un d'autre te répondra avec peut-être des conseils plus pratiques . Je suis mauvaise à ça.
Bon courage!!
Tatjana
Contente de te lire :)
Alors moi j'avais eu le besoin de m'élucider à moi-même, de me comprendre, pour pouvoir me débarrasser (à peu près) de mes TCA, du coup j'ai tendance à beaucoup le conseiller. Mais bien évidemment que déjà si tu n'y crois pas et que ça va faire souffrance pour toi, faut surtout pas se forcer!
Je pense que l'avantage du travail psy c'est que ça replace les TCA à leur juste place: dans le contexte de ta vie actuelle et passée et comme quelque chose qui peut se résoudre avec le temps et un travail...parfois long.
Je lis dans tes mots vraiment l'urgence de t'en débarrasser (c'est naturel), mais je pense qu'il faut déjà que tu désamorces la pression un peu.
Je lis aussi un autre truc qui m'a fait sourire parce que je m'y reconnais, "les mêmes problèmes, qui en soit sont quelque peu banal pour le commun des mortels". Je sais pas si c'est l'expérience qui te fait dire ça mais je trouve ça assez juste - c'est vrai, au fond on est là avec nos problèmes d'image, d'estime de soi, de perfectionnisme, de comportements compulsifs, qui sont assez communs. ça te fait souffrir parce qu'en fait t'aimerais sûrement que ça prenne moins de place et t'aimerais vivre ta vie sans entrave. C'est vraiment un début que de le savoir.
Du coup bizarrement je me fais pas de souci pour toi, j'ai le sentiment qu'il faut juste que tu trouves la méthode qui marche pour toi. Je t'encourage à l'envisager presque comme un projet. Te dire "voici mon problème, je vais à présent réfléchir aux différentes solutions qui s'ouvrent à moi". Faire une recherche côté psy, côté techniques de méditation, sports, etc. Puis faire ton plan d'action et le prendre très au sérieux.
Je te souffle un truc avant de partir mais peut-être que ça va te paraître complètement décalé: la chose qui m'a le plus aidé, au fond du fond, même avant la psy, c'est de me rappeler jour après jour que j'ai une vie et une seule, que je vais mourir et que j'ai pas envie de la passer comme ça. J'essaie d'avoir une pratique un peu spirituelle (ça veut tout et rien dire, chacun à une approche différente à ça), mais vraiment de me dire que j'ai le droit d'aspirer à mieux parce que mon temps est compté, ça m'a trop aidée. Mais c'est un effort constant et quotidien que de se rappeler ça.
J'espère que quelqu'un d'autre te répondra avec peut-être des conseils plus pratiques . Je suis mauvaise à ça.
Bon courage!!
Tatjana
Re: Rechute après 16 d'abstinence
Bonsoir soleil, je comprends ton angoisse de reprendre les boulimies. Qu’est-ce qui a réveillé chez toi récemment ce trouble ? Sûrement quelque chose mais quoi ? Tu sembles toi même l’ignorer. C’est assez classique dans les tca. Moi, je n’ai plus de boulimie depuis 15 ans. J’ai pu très bien comprendre leurs origines et qu’elles m’ont aidées à surmonter ma jeunesse difficile. J’espère que tu arriveras à trouver des ressources, que tu as sûrement pour avancer sur les raisons de cette tca. Bonne soirée, Florence
Re: Rechute après 16 d'abstinence
Merci Florence,
Je ne sais pas trop quelles sont les raisons de cette rechute, peut-être ma nouvelle vie qui comporte plus d'émotions! Nouveau conjoint, petit garçon à temps partiel, et ce après presque 10 ans à vivre seule... Bref, je dois me poser les bonnes questions. J'ai espoir de guérir une fois pour tout, je sais que c'est possible, tu en es la preuve entre autres! Et j'ai été ok pendant 16 ans alors je me rappelle de ce que c'est vivre sans boulimie! On ne lâche pas!! Merci et bonne journée!
Je ne sais pas trop quelles sont les raisons de cette rechute, peut-être ma nouvelle vie qui comporte plus d'émotions! Nouveau conjoint, petit garçon à temps partiel, et ce après presque 10 ans à vivre seule... Bref, je dois me poser les bonnes questions. J'ai espoir de guérir une fois pour tout, je sais que c'est possible, tu en es la preuve entre autres! Et j'ai été ok pendant 16 ans alors je me rappelle de ce que c'est vivre sans boulimie! On ne lâche pas!! Merci et bonne journée!
Re: Rechute après 16 d'abstinence
Bonsoir Soleil,
Le moment où l’on devient mère soi même est souvent un moment délicat et beaucoup d’émotions se jouent pour la mère par rapport à son enfant mais aussi par rapport à l’enfant qu’elle même a été.
Et, c’est bien, tu as de toi même repéré que c’est à ce moment précis où tu es devenue mère que tes boulimies ont repris.
Ce n’est ainsi que tu l’as évoqué peut être pas une coïncidence.
Bonne soirée soleil, Florence
Le moment où l’on devient mère soi même est souvent un moment délicat et beaucoup d’émotions se jouent pour la mère par rapport à son enfant mais aussi par rapport à l’enfant qu’elle même a été.
Et, c’est bien, tu as de toi même repéré que c’est à ce moment précis où tu es devenue mère que tes boulimies ont repris.
Ce n’est ainsi que tu l’as évoqué peut être pas une coïncidence.
Bonne soirée soleil, Florence