Je ne sais pas quoi faire pour sortir de la boulimie

[Lia]

Alors voilà...
Je ne sais pas trop quoi écrire. Je ne sais même pas si quelqu'un prendra la peine de lire cela mais je vous appelle à l'aide.

J'ai 19 ans. Et après une période très compliquée d'anorexie-boulimie, j'ai relâché mon contrôle. J'ai cru guérir. J'ai cru y arriver. Sincèrement. J'avais arrêté les vomissements, j'avais un peu moins de frénésies alimentaires... Mais j'ai rechuté dans la boulimie vomitive.

J'appelle à l'aide les gens qui s'en sont sorti. Les gens qui souffrent de ce même trouble. Je me sens si seule. J'ai l'impression d'être la seule personne dans mon entourage à acheter des tonnes de nourritures plus grasses et plus sucrés encore chaque jour. Je n'ai plus beaucoup d'argent. Je n'ai plus beaucoup de temps pour moi. Je ne vis plus.

Mes crises ne sont même pas déclenché par un facteur émotionnel ou par la faim. Chaque jour à la même horaire, mon cerveau m'envoie une alerte. Un sentiment d'urgence. Une envie extrêmement précise sur un type d'aliment. Je lutte. Je lutte. Des heures et des heures. Mais c'est épuisant. Je n'ai jamais tenu plus de 24h.

Le pire, c'est que je suis heureuse pendant cette crise. Je me sens bien. Je comble un vide. Le goût est bon. J'aime ce moment. Mais c'est après qui est dure. Vraiment dur. Le moment où mon estomac devient trop douloureux. Le moment où je dois tout rendre au toilette...

J'ai tellement honte d'être, à présent. J'ai tellement besoin d'être rassuré. J'aimerais juste m'en sortir...

[Erzsie]

Bonjour,

Tout d'abord, je ne sais pas si ça te consolera, mais non, tu n'es pas la seule dans ce cas. Il n'y a qu'à lire ce forum pour en être convaincue.

Ton message m'inspire plusieurs commentaires.
Tout d'abord, tu dis que tes crises ne sont pas déclenchées par un facteur émotionnel. Mais un peu plus loin, tu écris que tu combles un vide. Alors oui, tes crises sont déclenchées par un facteur émotionnel, ce sentiment de vide. Quel est-il ? Toi seule peut répondre : ennui, manque de confiance en soi, manque d'amour, de reconnaissance... Peut-être que pour éclaircir cela, tu aurais intérêt à faire appel à un professionnel, qui pourrait de fournir des pistes de réflexion. Il pourra peut-être aussi t'indiquer comment combler ce vide autrement que par la nourriture.
Quant au fait que les crises ne soient pas provoquées par la faim, vu que tu écris que tu résistes pendant des heures, on peut supposer que là aussi, en réalité, tu as faim. Et si tu manges tant, c'est parce qu'il y a urgence à faire disparaître cette souffrance liée à la faim.

Je reviens aussi sur le fait que tu résistes pendant très longtemps, parfois vingt-quatre heures, et que tu éprouves un plaisir intense quand tu cèdes. Alors, j'ai envie de te dire : quand tu sens la crise arriver, ne résiste pas, tu sais très bien que ça ne sert à rien, et que tu finis par craquer. Prépare les aliments que tu aimes, et accepte de te faire plaisir. Avoir du plaisir en mangeant, c'est tout à fait normal. Ce qui n'est pas normal, c'est de ne pas y arriver, puisque tu te sens obligée de manger encore et encore, donc tu cherches ce plaisir encore et encore.
Prépare donc comme je le disais ce que tu aimes, et mange. Mais très lentement. Sois attentive au goût, au plaisir que tu éprouves, savoure. C'est le seul moyen pour obtenir un vrai plaisir avec l'alimentation, et pour ne pas manger en excès.

Et il y encore un autre conseil que je te donnerais : essaie de manger des aliments que tu as préparés toi-même : un gâteau ou des biscuits que tu as confectionnés, par exemple. Mon expérience m'a montré qu'on mange avec moins d'avidité quand on a cuisiné. Peut-être parce que ça a pris du temps, parce que c'est meilleur que la nourriture industrielle. Sans compter que ça revient moins cher.

Mais de toute manière, fais-toi aider, il ne faut pas rester seule avec cette souffrance.
Bon courage à toi.