...

[Phoenix]

Petit Ange...
Tout ça est trop injuste. Trop de sang sur tes ailes blessées, il coule sans cesse, refuse de s'arrêter... Et il n'existe aucun remêde pour stopper cette hémorragie. Si j'espérais encore l'existence d'une quelconque divinité je la prierais nuit et jour pour qu'elle te garde en vie. Je donnerais ma vie si cela pouvait te permettre de reconstruire la tienne. Ou bien j'échangerais nos passés respectifs. Mais ça tu le refuserais, je sais que même si cela pouvait débarasser ton âme de toute souffrance tu ne renoncerais pour rien au monde à cet amour qui t'a causé tant de douleur, cet amour tout à fait hors de contrôle, mais tellement fort...que tu t'es brûlé les ailes. Pour rien au monde tu n'aurais voulu de ce vide qui caractérise mon existance. Tu aurais donné ta vie pour sauver la sienne. Moi je ne connaitrai jamais cet amour, je le sais, c'est inscrit en moi, comme gravé dans ma chair. Mais je t'ai toi, et ne veux pas te perdre. Alors moi aussi je donnerais ma vie pour que tu ne perdes pas la tienne. Même si les gens ne peuvent pas le comprendre. Ma vie n'a pas d'importance. Mais je refuse de te voir disparaitre. Je t'aime tant, Petit Ange, sais-tu seulement que tu es, à mes yeux, la fratrie à laquelle je n'ai jamais eu droit? Je refuse, je refuse que tu avales ce poison que tu conserves si précieusement comme ta dernière issue de secours. Sentiment égoiste, oui, certes, mais il est certaines choses auquelles je crois aveuglément, et sincèrement d'ailleurs. Et ton avenir en fait partie. Je suis la seule à avoir compris la nature de ton unique aspiration, et porte donc seule le poids d'un secret que nous partageont désormais toutes les deux, une épée de Damoclès suspendue au dessus de nos têtes qui, je l'espère, ne nous frappera jamais.







Excusez-moi, je sors.
Phoenix

[princess]

merci pour ce message très touchant jamais je n'es eu des pensées si semblables que qqn;
courage et merci

[Phoenix]

Ma puce, ma soeur d'âme, je t'en prie ne choisis pas l'autre rive. Je sais que tu l'aimes, mais je t'en prie n'essaie pas de le rejoindre. Tu as une vie entière à vivre avant d'aller le retrouver. Non la vie ça sert à rien, oui c'est injuste, oui ça fait mal, trop peut être, mais... Peut être suis-je égoïste, je sais que tu as mal à en crever, mais je refuse que tu partes...pas là bas, c'est trop loin... Si tu savais à quel point j'ai la trouille... J'ai la peur au ventre toute la sainte journée et ça me rend malade. Ca me rend malade d'être angoissée à chaque fois que tu passes un soir, un seul, sans te connecter. Ca me rend malade de penser à toi et de craindre le pire à chaque fois que j'entends la sirène d'une ambulance. Ca me rend malade au point que je me surprends de plus en plus souvent en train d'imaginer des scenarios catastrophe, de me dire que si cela devait arriver je ne m'en relèverais pas...
Les mots sont peut être dérisoires mais certains sonnent mieux que d'autres...ma soeur d'âme...est-il possible de mieux le dire? Tu es la meilleure amie que j'aie jamais eue, la seule qui sache lire mes silences, dire s'ils sont purs ou s'ils cachent des larmes. J'ai besoin de toi p'tite soeur, y'a que toi qui me comprenne. La vie ne sert à rien, mais elle n'est pas que moche, souviens-toi de cette époque encore toute proche, souviens-toi... Les manifs où nous étions toujours celles qui criaient le plus fort, les deux énervées qui hurlaient un slogan quand le bruit commençait à décroître... Souviens-toi de cette époque, c'était il n'y a pas encore un an, où nos révoltes respectives nous faisaient passer pour des enragées, souviens-toi de ces fous rires, déclenchés par un simple regard qui suffisait à nous faire comprendre que nous pensions à la même chose... Souviens-toi de nos soirées de confidences sur AIM, quand nous nous ouvrions l'une à l'autre de nos plus profondes blessures...Rien ne sera plus jamais pareil, c'est vrai, le temps passe, la roue tourne ainsi que les aiguilles, "le temps est assassin", malheureusement c'est vrai aussi...Mais crois-moi les gens comme toi ça ne court pas les rues, alors je ne veux pas, je ne PEUX pas te laisser sombrer, te laisser mourir...
Qu'importent les liens du sang, je m'en fous, tu es quand même ma soeur. Et d'ailleurs comme tu l'as dit, nous aurions pû l'être, rappelle-toi nos photos...la tienne et les miennes...le mien et le tien...étrange similitude...ironie. Mais qu'importe, on s'en fout, je tiens trop à toi pour te laisser filer à l'anglaise. Je veux que tu te remettes à espérer. Ne meurs pas, ma puce, je t'en supplie.



Phoenix

[Elodie]

J'aimerai faire quelque chose...
Affectueusement,
Elodie.

[Phoenix]

Merci beaucoup Lodie...

Difficile de faire quoi que ce soit, même pour ses proches. Seul le temps peut arranger les choses, à condition qu'elle lui laisse une chance...
Je crois que j'ai un don pour poser les bonnes/mauvaises question car il y a quelques semaines de ça elle m'a clairement laissé entendre qu'elle conservait des médicaments dans l'éventualité d'une (tentative de) suicide... Elle hait la vie, elle me l'a dit hier encore... des mots qui font mal, surtout quand ils viennent de gens qu'on aime, surtout quand on sait ce que signifie vouloir mourir...

Je t'embrasse bien fort

Phoenix

[Lilou]

Chère Phoenix

La haine que l'on peut éprouver contre la vie est assez dure à comprendre pour l'entourage et l'envie de mourir encore plus,

le fait de mettre des boites de médicaments de côté ne doit surtout pas rester bénin à tes yeux. Les garder en cas de coups durs implique obligatoirement qu'ils seront pris un jour où l'autre, car même si c'est préparé à l'avance cela reste un acte spontané. L'avance que tu as sur elle c'est qu'elle en a fait allusion alors n'attends pas que cela lui passe en pensant qu'elle changera d'avis ce n'est pas le cas.
Si je te dis tout ça que trois années de suite j'ai fais mes réserves, j'ai attendu (mais sans en parler) et j'ai agi, ma mère a bien sur fait le ménage dans ma pharmaie mais c'était trop tard et aujourd'hui je ne suis pas fière de dire que j'en ai encore dans ma chambre...

Alors essaie de mettre la main dessus, savoir où elle les planque, dis toi que ça pourra pt ê lui sauver la vie un jour.

zoubinours de lilou

[Phoenix]

Bonjour Lilou

Cette envie de mourir je peux la comprendre pour l'avoir moi aussi éprouvée à une époque de ma vie, même si je ne suis jamais passée à l'acte.
Pour ce qui est des médicaments rassure-toi c'est loin, très loin d'être bénin à mes yeux, c'est pour ça que je suis morte de trouille pour elle en ce moment. En fait elle ne les garde pas exactement en cas de coup dur (le coup dur est déjà arrivé, c'était la mort de son père il y a 2 mois et demi). Elle les garde plutôt en prévention, pour le jour où elle aura "fait son choix", quand elle aura choisi entre la vie et la mort (c'est ainsi qu'elle parle).
Savoir où elle les planque...chez elle, déjà, et je n'y vais que quand elle nous invite, donc...dans sa table de nuit j'imagine, comme lors de sa dernière TS, quand je ne la connaissais pas encore... Et de toute façon même si j'arrivais à trouver les médocs et que je les embarquais en douce, elle saurait que ça serait forcément moi et elle m'en voudrait à mort, ce qui ne résoudrait rien, au contraire... Et puis en ce moment elle est sous anxiolytiques, donc elle n'aurait aucun mal à reconstituer son stock... Et le serpent se mord la queue, problème insoluble... à part essayer de lui parler le plus souvent possible et de la faire sortir de chez elle je ne vois pas trop ce que je pourais faire pour l'aider à remonter la pente... Cela dit toute les suggestions sont les bienvenues, tout ce que je peux faire je le ferai.

Merci à toi et courage

Phoenix

[Elodie]

à part essayer de lui parler le plus souvent possible et de la faire sortir de chez elle je ne vois pas trop ce que je pourais faire pour l'aider à remonter la pente...

C'est vrai, parler, ça aide. Mais parler que maladie, c'est l'enfermer dans une identité pathologique qui ne lui permet pas d'envisager une guérison. Ce qui est important, c'est de parler de la Vie, du quotidien, de ce que tu peux vivre toi pour qqu'elle voit qu'il existe autre chose que la spirale dans laquelle elle se débat.

Je vous souhaite beaaucoup de courage à toutes les deux,
Affectueusement,
Elodie.

[Phoenix]

Bonsoir Lodie

A vrai dire nous ne parlons plus du tout de ses TCA, d'ailleurs je ne sais pas du tout où elle en est sur ce plan. Je sais qu'elle avait totalement arrêté les crises durant les quelques mois qui ont précédé le décès de son père afin de pouvoir gérer tout ce qu'on lui demandait de gérer (c'est-à-dire bien trop pour une seule personne à mon sens... ) mais là je ne sais plus du tout ce qu'il en est. En fait, depuis plus de deux mois, elle ne me parle plus que de... son père.

Par contre, à chaque fois que je la vois il y a de nouvelles coupures sur ses mains...

Merci à vous toutes pour vos réponses, je crois qu'en ce moment j'en ai bien besoin...
Je vous embrasse

Phoenix