
Pratiques alimentaires et préoccupations corporelles chez les jeunes femmes
L'objectif de cette recherche est de mettre en évidence qu'au-delà des troubles stricts du comportement alimentaire les jeunes femmes peuvent avoir des pratiques et des préoccupations alimentaires et corporelles susceptibles de menacer leur bien-être physique, psychique et social. Pour y répondre, un questionnaire a été administré à 104 étudiantes inscrites en DEUG. Ce questionnaire a été construit à partir des grilles diagnostiques de l'anorexie mentale et de la boulimie du MINI et du questionnaire du SCOFF. Parmi les résultats obtenus, nous pouvons noter que 21,2 % des jeunes femmes de l'échantillon sont en déficit pondéral et que 34,6 % de ces jeunes femmes déclarent que l'opinion ou l'estime qu'elles ont d'elles-mêmes sont largement influencées par leur poids ou leurs formes corporelles. De plus, elles sont 30,7 % à trouver leur poids excessif et 67,3 % à trouver une ou des parties de leurs corps trop grosses ; alors que seulement 9,6 % d'entre elles sont réellement en surpoids. Il est donc possible d'observer un décalage entre l'idée que les sujets se font de leur poids et ce à quoi il correspond objectivement, 80,7 % de ces jeunes femmes déclarent utiliser des stratégies de contrôle du poids qui peuvent être une menace pour leur santé. Cet engouement pour les stratégies de contrôle du poids peut s'expliquer par le fait que plus de la moitié de ces jeunes femmes ont peur de prendre du poids et/ou de devenir trop grosses. Cette étude révèle la fréquence alarmante de l'insatisfaction corporelle et des troubles du comportement alimentaire qui concernant plus de la majorité de la population étudiée.
Source : Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive,Vol14 No 3 sep 2004[/b]