Mères fusionnelles certes...Mais où sont les pères???

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lasco
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Mères fusionnelles certes...Mais où sont les pères???

Message par lasco »

On parle souvent de la mère ici, de la relation fusionnelle, de la mère envahissante qui serait la cause des TCA de leur fille...Mais on ne dit presque rien sur les pères, les pères et leurs absences...Le manque du père. Même sur ce forum, ils sont très rares. Vides.
Et pourtant, on a tellement besoin  d’eux, de leur présence.

En ce moment, je me sens mangée, bouffée par ma mère. Pire, j'ai l'impression d'avoir été avalée et de ne plus pouvoir sortir d'elle, de m'extraire de ses angoisses.
Je lui en veux tellement de cette situation, de m'appeler en pleine crise d'angoisse à cause de son mari, de me dire qu'elle ne s'aime pas et qu'elle est responsable du manque de confiance en soi de ma soeur ( jeune ado)...Alors je me sens deux fois coupable, coupable pour ma mère, et coupable pour ma sœur. Coupable de ne pas combler les manques de ma mère, de ne pas rattraper ses erreurs vis-à-vis de ma soeur.
Je la console, je lui dis "mais non, tu es une mère formidable, tout ira bien, arrête de pleurer, et puis moi je vais bien, moi je suis guérie"...Pas un mot sur mes angoisses. Je ne lui dit pas parce que je sais que cela ne la regarde plus, que c’est à moi seule de les anéantir et que je ne veux pas de sa culpabilité en plus de la mienne. Moi j'ai confiance en mon bonheur. Allez savoir pourquoi, c'est comme une évidence.

Mais quand elle me parle dans ces moments de « crise », je pleure en cachette, je hurle intérieurement "stoooop, je veux une mère qui assume, une mère-femme et pas une mère-enfant".
Je veux arrêter d'être prise à partie dans leurs disputes, de jouer ce rôle d’interprète entre eux d'eux et de faire le pont entre leurs deux cultures.
Le pire, c'est que je le fais bien paraît-il. J'arrive à leur parler, et à être une porte-parole fidèle de ma mère. Elle me dit que je suis utile, me demande ce qu'elle ferait sans moi...
Ma sœur, elle, elle a la force de refuser cette place, quitte à se le faire reprocher.
Moi, non, et je me sens encore plus vide.
Ma mère me dévore sans cesse. Elle m'aime trop. Je l'aime trop aussi, je ne sais pas lui dire non. Je sais juste lui mentir pour la préserver. Je lui en ai fait tellement voir. Je n'ai plus envie d'être malade, de revendiquer cette souffrance par mon corps. Je me bats contre moi-même. J'ai remporté presque tous les combats...sauf celui de ma mère. Je ne suis pas parvenue à la rendre adulte, à faire qu'elle s'assume sans moi. Et à son âge, il me semble que c'est une cause perdue. Elle est, et restera une femme-enfant.

Je voudrais qu'elle me rejette, qu'elle me déteste, qu'elle n'ait plus besoin de moi, qu'elle coupe ce cordon. Qu'un jour, je puisse aimer quelque chose pour ce que c'est et pas parce que ma mère aime aussi ce quelque chose.

Voilà...Je voulais parler de mon père, mais seule ma mère me vient à l'esprit. !!!
Lui, il laisse cette situation comme telle. Il ne me distingue pas d'elle. Normal, j'ai presque tout le temps pris sa défense.
Pourtant, il aurait pu me protéger, nous séparer. Prendre sa place.
Il a essayé, quand j'étais malade. Il est venu aux rdv, à l'hôpital. Je pouvais l'appeler n'importe quand. J’ai compris qu’il m’aimait.
Et puis maintenant quand il part à l'étranger, on s'écrit. Je suis la seule parmi mon frère et ma soeur à lui écrire, à prendre du temps parce que c'est mon père. Je croyais que c'était gagné, que j'avais ma place désormais à ses yeux.
Mais ça n'a servi à rien il faut croire. Sur son bureau, il y toujours les photos de mon frère et de ma sœur et pas la mienne. Je lui ai dit, il a soupiré. Je me suis sentie capricieuse, en demande. Comme ma mère. J'ai attendu. Toujours rien.
J'ai l'impression qu'il m'aime comme elle, dans l'indifférence, dans un silence rempli de reproches.
A cause de lui, grâce à lui, je suis elle.
Je crois qu'il m'aime malgré tout. Je suis sa fille. Mais je n'ai pas l'honneur de voir ma photo dans ses affaires. Une sorte de sous-fille en fait.
FicellePicarde
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Message par FicellePicarde »

Bonjour,
Ta mère devrait se trouver un bon psy pour s'épancher plutôt que de compter sur toi, déjà si fragile.
C'est pas cool.
J'ai moi-même une fille anorexique. Elle a 14 ans.
Je suis archi seule pour m'en occuper car son père, pourtant présent à la maison, prèfère ne rien voir, ne rien entendre.
Il ne va jamais aux rendez-vous, oublie de demander comment ça s'est passé ou alors le demande la veille du rendez-vous.... C'est dire son implication dans l'affaire....
Il faut que tu expliques à ta mère ou fasses expliquer par quelqu'un d'autre qu'elle doit couper le cordon. Que votre relation fusionnelle ne vous fait du bien noi à l'une, ni à l'autre.
Bon courage !!!!
mother
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Message par mother »

grandir pour soi, pas pour maman ou papa

ils ne sont pas parfaits, pas tels qu'on les voudrait, tant mieux ! on peut prendre le droit d'être soi même, imparfait et pas comme ils nous voudraient..............

on leur en veut pour un tas de bonnes raisons, et on a bien raison de leur en vouloir ! c'est comme ça ils nous ont fait humains parce qu'ils ne sont qu'humains
mais chacun de nous a sa propre valeur même si les parents ne semblent pas la reconnaitre , on a le droit de s'éloigner, on ne peut-être la mère de sa mère , on ne peut forcer quelqu'un a changer, s'il ne peut exprimer son amour, s'il a un problème avec cet enfant il y a une raison qui lui est propre , qui est du à son histoire et qui n'a rien à voir avec la valeur de cet enfant

GRANDIR POUR SOI, S'ACCORDER LE DROIT AU BONHEUR PARCE QU'ON LE VAUT BIEN

on a le droit de se preserver, et plus fort on fini par obtenir ce qu'on désirait, parfois.........
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