Nouvelle !

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noo
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Enregistré le : 05 janv. 2018, 13:02

Nouvelle !

Message par noo »

Bonjour tout le monde !
Je me présente, je suis nouvelle sur ce forum, j'ai 17 ans, deux ans d'avance, je suis en classe préparatoire aux grandes écoles et je prépare un concours pour une école de relations internationales dans 15 jours. J'ai une hypercholestérolémie génétique et une hypothyroïdie. Donc de base je suis quelqu'un de lunatique, impulsive, hypersensible et j'ai de gros problèmes d'alimentation avant même que les TCA interviennent dans ma vie. Je suis suivie à l'hôpital depuis que j'ai 4 ans, traitement médical à vie et prises de sang régulières.
Quand je disais que j'ai toujours eu des soucis avec l'alimentation, c'est parce qu'à cause de mon cholestérol, je suis obligée de faire attention à ce que je mange (pas d'huile de palme, pas de viande rouge, pas de matières grasses, de chips, de bonbons, de sucres ajoutés,...). Mais je ne prend pas mon traitement correctement, donc mon taux de cholestérol est toujours trop élevé et sans avoir été en surpoids, j'étais toujours dans la marge supérieure d'un IMC normal. Je fais 1m63 pour xx kg à ce moment là.
En avril 2015, je me suis fêlée une côte et j'ai du arrêter toute activité physique (j'étais à 10h de sport par semaine, je faisais des progrès impressionnants, j'enchainais les compétitions, je ne pesais pas encore xx kg et j'étais fière de moi) pendant un an parce que même respirer était devenu douloureux. Sauf que l'arrêt brutal d'activité physique combiné à une alimentation pas vraiment régulée, ça a fini en prise de poids assurée. C'est là que j'ai commencé les crises de boulimie non vomitive : tout ce que qu'il y avait de comestible sous mon nez n'avait aucune chance de s'en sortir. Je pouvais tout manger. Mais je ne voyais pas le problème puisque ça allait bien dans ma tête, je ne me sentais pas malade et je ne culpabilisais pas encore. Mais j'ai eu mon bac, j'ai commencé mes études supérieures, je suis rentrée en internat et c'est là que la boulimie s'est accélérée : j'achetais tout et n'importe quoi (wraps de blés crus, bonbons, sauce tomate, soupes chinoises,...) et je mangeais à n'importe quelle heure (même de la semoule crue à 23h). J'ai pris du poids et je me suis sentie très mal de ressembler à un gros tas. J'ai commencé à faire des régimes, qui ont duré maximum 3 semaines, ne supportant pas la privation et d'être éloignée de ce qui me permettait de me sentir mieux quand j'étais frustrée, triste ou en colère : la nourriture. Je faisais du sport la nuit dans les toilettes de l'internat, mais je ne me sentais pas mieux vu que je mangeais toujours autant voire plus. Le docteur à l'hôpital continuait de me mettre la pression sur mon poids, mon alimentation, mon manque d'activité physique régulière. Je la détestait de me montrer que j'étais dégueulasse. J'ai eu un appartement à la rentrée de 2017. Et la débandade a continué. Je ne savais que c'était de la boulimie, mais je culpabilisais tellement de manger comme une vache...je me détestais de ne pas avoir de contrôle. De me laisser aller. De grossir. Qu'on me regarde.
Et un matin, le 1er décembre 2017, je me lève et quelque chose avait changé. Rien ne pouvait plus être incontrôlé. Mon corps m'appartient et je peux le dominer. Je peux lui imposer ma volonté parce que je ne me supporte plus, parce que le miroir me renvoie une image que ne peux pas affronter, et que je veux soudainement m'arracher la peau, faire disparaître toute cette graisse et me sentir légère, légère, légère. Le 1er décembre 2017, je me prive, je jeune, je donne toute la nourriture que j'avais dans mon appartement à des SDF. Je me fais vomir, je découvre le plaisir du ventre plat, des gargouillis, des retards de règles. C'est un nouveau monde. Une nouvelle moi. Qui se prive mais qui se domine. Qui se sent fière de refuser la nourriture, si alléchants soient les plats. Je ne vais plus au self le midi, je fais du sport quand je peux, je cours 2h le soir, je suis au bord du malaise mais je me sens vivante et je ne veux plus jamais m'arrêter. Je fais des méditations pour faire diminuer mon estomac, je commence même à avoir peur de l'eau. Même un bouillon de soupe ne peut plus rentrer dans ma gorge sans en ressortir aussitôt. J'ai mal au dos à force de faire des abdos mais je perds du poids, beaucoup de poids et je suis euphorique quand je monte sur la balance. Pourtant au fond de moi, j'ai peur : les fêtes approchent. Je ne peux pas risquer de reprendre tout ce que j'ai perdu après tant d'efforts. Je mange des huitres, des fruits de mer, j'évite les sucreries, les bûches, les fruits, les boissons gazeuses, l'alcool, tout. Et je me fait griller par mes parents et ma grande sœur. Ma grand-mère était anorexique, ma mère connait le processus par cœur et je ne trompe personne. Je fais passer ça pour un régime et en même temps je pleure car je ne veux plus manger. Mes parents s'inquiètent, me demandent de remanger à mon rythme. Je fais des efforts surhumains. Je mange. Je coupe tout en minuscules morceaux, je mange lentement, je n'ai plus faim après quelques bouchées. Je vérifie que ces vacances ne me font pas prendre du poids. Ouf, j'en perd. Je passe la barre des xx kg au nouvel an. J'ai perdu 8kg en un mois. Ce n'est pas assez, c'est insuffisant, c'est nul et je suis grosse. Je vais de force chez le médecin hier, chez qui je fond en larmes, tout en étant butée et essayant tant bien que mal d'expliquer que je ne veux pas manger et que je me sens bien, que je refais du sport. Il me dit que je ressemble à un cadavre. Normal, je pleure depuis que mes parents sont au courant, que je voulais faire ça seule et au fond faire quoi? Ce n'est pas un régime que je fais. Je me prive mais j'aime ça. La balance et la faim sont mes drogues, chaque chiffre en moins est une victoire. Je calcule tout, je maitrise tout. Chaque remarque est un coup de pied qui me pousse à me priver encore plus. Je suis sur-motivée. Je continue de me faire vomir chez moi, en essayant de rester discrète. Les vomissements réveillent ma côté fêlée mais rien ne m'arrête. Quand je pense qu'avant je me resservais trois fois des pâtes et que là, je les compte pour ne jamais dépasser 20. Incapable de faire 2 pompes, je peux faire des combinaisons d'exercices cardio où je peux faire jusqu'à 100 pompes, et chaque courbature me rappelle que je réussis chaque jour un peu plus à me venger de ce que mon corps me faisais subir. Alors pourquoi est-ce que je n'ai plus d'objectif de poids? Pourquoi est-ce que je ne m'accepte toujours pas? Pourquoi je me déteste encore plus? A 15 jours de mon concours, je suis sous traitement homéopathique contre les troubles psychiques, et je ne pense qu'à la rentrée où je serais chez moi, où je pourrais reprendre le jeune et me booster au Guronsan.
Je suis pas suicidaire. J'ai envie de vivre et à la fois de me faire la plus petite possible, la plus légère possible. Me venger d'avant.
Au fond de moi, je le sais que je suis anorexique. Mais le prononcer est bien plus difficile que de l'écrire. Je ne veux pas guérir. La maladie elle-même me fait croire que je ne suis pas malade. Ma tête est séparée en deux et les deux parties se battent. Moi, je continue de maigrir.

Voilà, c'est mon histoire ! J'avais besoin de discuter avec des gens qui pourront me comprendre et de m'exprimer...
Mau
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Re: Nouvelle !

Message par Mau »

Bonjour ma belle,

Je suis nouvelle sur le forum. Comme toi je crois que je vais vers l'anorexie... mais mon parcours n'est pas similaire et j'ai l'impression qu'il y a diverses formes d'anorexie.

As-tu vu le film "To the bone"? Cela parle des troubles alimentaires. Ça m'a fait un déclic et ça m'a aidé à me sentir moins seule.

Belle journée,

Mau
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