LE COME BACK!
Fermer les yeux sur tout n'est pas une solution, et je me sens honteuse d'avoir laissé mon journal à l'abandon comme ça.Je ne m'étais pas connectée depuis plus d'une semaine, hésitant tous les matins, et puis me défilant. Je n'avais pas le courage d'écrire, j'étais (je suis toujours?) dans ce qu'on nous appelons une "petite rechute".
Je vais tenter de résumer cette période de silence.
La semaine dernière, mon généraliste était content, il a trouvé que j'avais la hargne. Moui...
Le rendez-vous avec la deuxième psy a été un deuxième échec, elle s'en est elle-même vite aperçue, et m'a dit de la rappeler pour m'envoyer vers un de ses collègues dont les méthodes de travail seraient plus efficaces dans mon cas. Effectivement, je ne veux pas m'allonger sur un divan, parler de l'absence de mon père, de la sur-protection de ma mère, de mes IVG, etc... Je viens consulter pour qu'on me guide, et ce principe de "libre parole", comme elle dit, ça ne me convient pas.
Je ne l'ai pas rappelée. En revanche, j'ai pris d'autres décisions...
Un soir de la semaine dernière, au plus profond de ma connerie, je me suis fait vomir... une demie endive et 3 carottes. Bravo... Alors que pour la première fois depuis des mois, j'avais passé deux jours de suite sans crise d'angoisse. J'ai vomi du sang, j'ai enfin admis que j'avais une douleur dans le sein depuis plusieurs jours, crise de panique, mon copain obligé de venir me rassurer à presque minuit. Humiliée, perdue, triste.
Entre deux révisions pour les exams, je n'ai fait qu'alterner entre le canapé et le lit, en refermant les volets, choses que je ne faisais plus, pourtant. Pensée omniprésente: la drogue. Un peu de ce bien-être artificiel. Mais je n'ai touché à rien.
Dimanche matin, deux heures devant le miroir à me traiter de tous les noms. La séance d'insultes passée, survêt-baskets, et je suis allée marcher dans le froid... Et j'ai pris froid. Une belle bronchite, sous antibios, j'ai cèdé, j'ai laissé mon copain m'emmener chez le médecin hier.
Et puis lundi, je l'avoue honteusement, je suis allée acheter des laxatifs. Pas pour maigrir, mais vraiment pour me soulager. De peur de tomber dans l'excès qui me caractèrise si bien, je n'y ai pas touché. Mais quand même. C'est la première fois que j'en achète et je m'en voulais terriblement (je les ai rangés tout au fond du tiroir à médicaments...).
Et puis mardi, l'alarme a retenti dans ma tête: ça suffit de se conduire comme un zombie maintenant, y en a marre!!!
J'ai pleuré tout ce que je pouvais, mais je l'ai mangé ce steak hâché (allégé, ok, mais bon...), et cette fois c'est la maladie que j'ai traitée de tous les noms pendant plus d'une demie-heure.
Je veux qu'elle me laisse tranquille, je ne l'aime plus cette fois. Je sais bien que lorsqu'elle s'éloignait, je la retenais, j'avais besoin d'elle, elle était ma fidèle compagne. Mais voilà, je dis souvent que l'ano et moi, c'est la liaison la plus forte que j'ai connue, sauf que dans une relation, il faut être deux, et que là, JE VEUX LA QUITTER! c'est FI-NI!
Je veux qu'elle arrête de remplacer ma vie. Je ne suis pas revancharde, je ne veux faire de mal à personne, je voudrais juste réussir à me faire un peu de bien à moi.
Et je remercie mon corps pour sa patience. Il ne m'a pas abandonnée alors que je l'ai maltraité. Il est resté fidèle au poste, m'a laissée aller passer mon dernier partiel hier alors que je ne tenais pas debout et que j'avais de le fièvre.
Je ne veux plus me battre CONTRE lui, je veux me battre AVEC lui. Le pauvre, il n'avait rien demandé, et il a subi, presqu'en silence. Enfin, avec la patience d'attendre que je sois capable de l'entendre. Et j'envisage doucement de l'écouter.
L'envie d'avoir envie, elle est là. Il ne manque pas grand chose, répéte mon généraliste.
J'ai décidé, dans un premier temps, de prendre contact avec les psychiatres de l'hôpital, service TCA, pour aller parler avec eux, mais je refuse toujours toute hospitalisation, quoi qu'il arrive.
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J'ai également décidé de réapprendre ce qu'est la nourriture, et j'ai pensé à aller voir un nutritionniste. Bon, pas demain, biensur, puisque je ne suivrais pas encore ses conseils. Mais le fait d'entrevoir des solutions me parait plutôt positif.
LA GUERRIERE SORT DE SON REPOS.
Mon silence sur le forum ne m'a pas empêchée de penser bien à vous, mais j'avais trop de sentiments négatifs à exprimer, je n'ai pas voulu vous les imposer, ni leur faire face en les mettant par écrit.
Je n'ai pas encore lu mes messages privés, ni vos post, pas le courage de tout reprendre d'un coup, excusez-moi les réponses tardives...
Je ne lacherai pas l'affaire, et je vous envoie une grande bouffée de cet espoir nouveau que je sens naitre, que je veux sentir naitre en moi.
J'ai peur de m'être montrée décevante, en me renfermant comme ça, et ne plus venir sur Enfine ne m'a pas fait de bien, mais bêtement, j'avais du mal à me décider à récrire...
Gros bisous à toutes, et un très très gros à Mon Binome: je pense fort à toi.
