Petit passage, pas pour gueuler, juste constater pour une fois!
Dans sa vie on a toujours des sales périodes, j'en traverse une en ce moment. Oh comme c'est plus dur lorsque ça touche un proche et en l'occurence sa maman. Mais face à la brutalité de l'anonce de la maladie de ma maman, face au choc lorsqu'on réalise (d'autant plus quand on est dans le milieu) je ne me reconnais plus.
Moi qui m'effondrait il y a encore 3 ans en arrière à la moindre nouvelle un peu cahotique sans pour autant être désatreuse, je m'étonne moi-même aujourd'hui...
Il y a 20 jours elle est hospitalisée en urgence et finit en réa, mes soeurs et moi même n'attendions que ça face à son état. Il y a à peine moins de vingt jours on posait un diagnostic sur son état qui dure depuis des mois, diagnostic un peu tardif. Le jour où le médecin a prononcé ce nom au téléphone, ce jour là, après avoir raccroché calmement je suis allée chercher une photo de ma maman et j'ai pleuré. Premier et dernier jour où j'ai pleuré, sans crise de larmes, sans désespoir théâtral.
Depuis je n'ai pas eu ce besoin, cette envie de pleurer, de m'écrouler. Depuis je ne me reconnais pas, je fonce, je découvre une facette de moi que je ne connaissais pas.
Je vis loin d'elle et j'ai cherché à avoir des jours. Mais l'hôpital a beau connaître des tas de situations douloureuses avec les employés il a moins de pitié. Je n'ai pas eu de jours. Je suis montée sur mes deux jours de repos en semaine, juste heureuse et soulagée de la voir enfin! Je la revois dans deux jours, pendant mes vacances enfin!
Je ne suis pas abattue, je suis inquiète mais je ne sais pas comment l'expliquer. Je profite je crois, je profite des jours qui passent, tellement plus que ces derniers mois. Je suis fatiguée, usée par le travail et cette inquiétude mais pas effondrée. Je ne me connaissais pas ainsi. A côté de la situation de ma maman rien n'a jamais été aussi bien. Au bout de 10 mois mon couple est devenu complice, heureux, deux projets sont en cours, on avance. J'ai mon travail où je suis reconnue, lorsque je parle de démission on s'affole. J'ai une famille présente malgré l'éloignement, qui par de petits gestes m"encourage toujours plus.
J'ai grandi en 3 semaines, soudain, j'ai pris l'importance de toutes ces années perdues, moi qui pensait que j'avais fait le plus grand pas il y a 2 ans et demie en me sortant de l'anorexie.
Je sais que certains trouveront qu'il n'y a aucun rapport avec le forum, mais d'autres me connaissent depuis un bout de temps, savent que de temps en temps je lâche mes petites réflexions dans un coin de forum, savent le chemin parcouru.
Je n'aurais jamais cru pouvoir remonter le moral de mes soeurs, je n'aurais jamais cru pouvoir appeler un médecin pour apprendre une maladie, je n'aurais jamais cru pouvoir construire en même temps des projets. Je n'aurais jamais cru avoir ces ressources, y croire et continuer, pour elle, pour moi, pour eux.
J'apprends toujours plus, je fais confiance de plus en plus, je donne chaque jour un peu plus sa place à mon ami, je lui parle enfin, je cherche son réconfort et j'ai l'impression de découvrir ce que c'est de grandir...
Merci à ceux qui m'ont eu donné des coups de pieds, merci à ceux qui ont posé quelques mots lors de mes gros coups de blues, merci à toi, mon amour, qui ne viendra jamais lire ici mais qui est si important aujourd'hui, merci à ceux qui se reconnaîtront, celles...
Et tant pis pour ceux qui ne voient pas l'intérêt de tout ça! Ils ne savent pas!
