A Dos Les Sens

Par : Charlotte Planchette

Anabelle Laye développe dans « A dos les Sens », recueils de poèmes publié en décembre dernier, des thèmes qui lui sont chers et qui trouvent une résonance en chacun de nous : la solitude, le piège des apparences, le désir de perfection et sa recherche hasardeuse dans notre monde. Avec poésie et simplicité, elle nous livre le fruit de ses réflexions elles-mêmes inspirées de son vécu.

Les deux poèmes ci-dessous ont été conçus comme deux messages d’espoir à l’intention des personnes souffrant d’anorexie, maladie que la poète a elle-même connue et qui a déterminé son choix de carrière, puisqu’elle pratique aujourd’hui la psychothérapie.

Le recueil est disponible sur le site de la Fnac : 
http://livre.fnac.com/a6743524/Anabelle-Laye-Martinez-A-dos-les-sens-le-temps-des-sens-en-vrac

Anorexique … Qui a dit ça ? 

J’ai refermé sur moi la prison de mon âme.

Mes chaînes étaient trop lourdes et j’ai perdu la clef

D’accès à tout contrôle sur mes propres données.

Ce matin, porte close. Je me noie dans mes larmes.

 

Cette femme affichée sur les murs de mon cœur,

Sur les murs de la ville et tout autour de moi,

A dévoré ma vie. C’était elle ou bien moi !

J’arracherai ma peau pour dépasser ma peur !!

 

Elle est belle, attirante et nul ne me regarde.

Elle est nue, foudroyante et je n’existe pas.

Ma prison, nul ne sait qu’elle n’est pas dans un plat !

Je vous mens et je meurs, mais personne n’y prend garde …

 

Solitude, amertume sur les murs des cellules ;

Sur mes draps maculés, j’ai craché mon assiette

Et sans cri j’ai rêvé d’ouvrir cette fenêtre.

Retiens moi, je veux vivre. Ne crains pas : je recule …

 

Pourtant tu étais là à chacun de mes pas …


 texte en lien avec « Prison   A « 
Anabelle Laye Martinez
(15 novembre 2012)Prison A …    sortie d’ secours

J’ai glissé près de toi comme une ombre affamée

Cherchant à recueillir l’étincelle de vie

Dévorée par la faim, piétinée de folie.

Je n’ai trouvé qu’un spectre aux yeux mornes et cernés !

Que fais-tu de tes jours, atterrée, dépouillée ?

Tu es nue, solitaire, transparente à leurs yeux.

Ici, point de prison et aucun sortilège ;

Ta silhouette frêle est le plus grand des pièges.

 

As-tu peur d’être femme enveloppée de charme ?

La rondeur de tes hanches deviendrait-elle une arme

Dressée contre tes seins redevenus enfant ?

Vois bien face au miroir ! Ouvre les yeux bien grand !

 

Tu as peur de grandir mais personne ne recul :

Une fois sur la route, tu valides ou t’annules,

Sauf que sur ton clavier, il n’y a pas d’Echap.

Tu t’es mise en attente, et tu cherches, et tu frappes !

 

Ton corps est un joyau, qui renferme la vie.

La cellule où tu vis, je l’ai connue aussi.

Encore combien de temps choisiras tu de croire

Aux fables des médias, menteurs blasphématoires ?

 

Lève-toi et reviens au monde des vivants !

Ne sois pas asservie, fais face à ton tourment.

La mort n’est pas pour toi ; tu as ta route à faire.

Ne sois plus pour toi même un féroce adversaire.

Viens vers nous, reprends vie, bats-toi et deviens fière !

 

Anabelle Laye Martinez
(19 novembre 2012)

Article écrit par Charlotte Planchette


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