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Un pas en avant, un pas en arrière, mais c’est toujours un pas en avant

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Par : Espoir

Bonjour à toutes et à tous,

Je vais essayer de témoigner de manière concise et pertinente, parce que quand je lis certains témoignages ils me parlent, m’aident, ou me font peur (et ça aide aussi).

Pour résumer je suis anorexique/boulimique depuis plus de dix ans, j’ai 25 ans aujourd’hui.

Ca a commencé par un régime, je pratiquais une activité sportive intense et très stricte avec des pesées quotidiennes, j’ai donc voulu maigrir : comme nombreuses histoires mon régime restrictif a vite dégéneré en quelque chose de complètement obsessionnel et déséquilibré. Puis je suis vite passée aux crises boulimiques faute de me nourrir assez;Comme je n’ai pas perdu de poids très conséquent pendant toutes ces années, tout le monde m’a toujours laissé tranquille, ignorant ma souffrance, ignorant à quel point je détestais vivre dans ce corps qui ne réflétait pas ce que je mangeais et encore aujourd’hui je ne sais comment expliquer pourquoi pendant près de dix ans j’ai alterné nourriture contrôlée et crises régulières (plusieurs fois / jour) et j’ai gardé un poids tout à fait normal.

Puis un jour : j’ai eu un changement de vie, d’environnement, une perte de repère, et là : BIM, BAM je suis allée chercher cette chère copine anorexie-boulimie, qui m’a servie de pilier au moment où tout se dérobait sous mes pieds.

Sans m’en rendre compte j’ai sombré dans une profonde dépression, je me suis enfermée et je peux résumer cela ainsi : je n’ai fait que manger et vomir pendant environ trois semaines : j’ai perdu presque […]. (Je dois préciser que je suis très petite et que même un kilo en plus ou en moins ont toujours été frappants sur moi.)

D’un coup,pour mon entourage : ça a été le choc ! Ils ont découverts ce que je savais depuis des années : j’étais malade. Comme mon corps n’avait jamais relfeté ma maladie ; j’avais moi-même oublié que c’en était une et qu’il fallait l’a combattre. Je n’ai pas compris car ma descente aux enfers a été rapide, j’avais une santé de fer, peu malade, résistante malgré des années et des années de vomissements et d’un coup : le corps a lâché.

A la suite d’analyses on a découvert que j’étais à deux doigts de la crise cardiaque. Ce fut la première prise de conscience. J’ai commencé à consulter, mais souvent on se heurte à des incompréhensions, des solutions drastiques ou trop laxistes, il est dur dans les deux camps d’aider une personne souffrant de TCA la principale raison étant qu’une partie de nous : NE VEUT PAS GUERIR.

Grâce à des praticiens géniaux et très bien informés, grâce à de bons psychothérapeutes, grâce à des proches patients, compréhensifs, et vraiment aimants, mais surtout GRACE A MOI : j’ai senti que quelque chose était en train de changer, un petit déclic, une lente ascension vers le retour à la vie.

Comme un letmotiv il faut se raisonner tout le temps, tous les jours, chaque minute, chaque seconde, car la petite voix de l’anorexie est toujours là. Tu crois qu’elle a raison, qu’elle sait ce qu’elle dit ? Mais que veut-elle vraiment ?

La seule vérité c’est celle-ci : Elle veut vous tuer, et si vous ne réagissez pas : elle y arrivera.

Aujourd’hui je vais mieux, même si les progrès à accomplir pour arriver à manger normalement sont encore nombreux. Je dois me battre chaque jour, je ne suis plus en danger physqiue de mort (dû à une reprise de poids), mais je fais face à d’autres préoccupations : je mange très peu et j’ai repris plus de […] en trois semaines, je ne supporte déjà plus mon reflet alors que j’ai le poids d’une fille très mince, je ne peux déjà plus entrer dans mes pantalons (en même temps c’était du […]), etc etc etc.

Mais quand je perds pieds je me rappelle d’une chose : Je suis en vie, et je veux le rester. Puis les récompenses arrivent aussi : vous êtes moins fatiguée, les cheveux arrêtent de tomber, les cernes sont moins prononcées, le sourire revient sur votre visage, votre corps tient la cadence, les malaises sont moins nombreux et les risques dy rester s’éloignent peut à peu.. et là vous pensez … Que vous avez gagné ? Non ! Il ne faut jamais s’arrêter de continuer à essayer de buter cette saleté qui veut vous buter. Anorexie c’est la mort

Pour résumer je voudrais dire à toutes celles et ceux qui souffrent de ces troubles : BATTEZ VOUS, REAGISSEZ, SAUVEZ VOUS : c’est long, c’est décourageant, mais à bout d’archarnement : ça marche.

Pour l’entourage je voudrais bien SOULIGNER : ne soyez pas dûpes, n’attendez pas que la personne soit au bout du gouffre, physiquement « maigre » pour vous inquiéter, on associe trop souvent à tort : MAIGRE = DANGER, POIDS NORMAL = RIEN A SIGNALER. C’est faux ! Je suis passée au travers des filets pendant des années et pourtant j’étais deja malade, si les gens avaient eu le centième de la considération qu’ils ont eu quand je suis devenue rachitique, cela m’aurait surement fait gagner des années. Soyez attentifs : le poids ne reflète pas toujours la détresse et il est important de comprendre qu’une personne qui paraît en bonne santé peut être lourdement en danger.

Merci à toutes celles et ceux qui auront eu le courage de me lire, et bon courage à tous : On y arrivera !

Article écrit par Espoir


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