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Descente aux enfers

Par : Vanessa

Je m’appelle Vanessa, j’ai bientôt 23 ans. Cela fait bientôt cinq ans que je suis tombée dans les TCA.

Cela a commencé bêtement par une carte de cantine sans argent, alors j’ai décidé de ne pas la remplir, et j’ai commencé par ne plus manger les midi …
Puis l’engrenage a commencé : plus de petits déjeuners, une fourchette de carotte rapée par jour … Puis un jour, j’ai fait un repas complet : j’ai vomi. C’était le premier que je vomissais et j’étais sure que ce serait le dernier …

Puis à suivi peu de temps après une semaine sans rien avaler avec le bonheur de voir que l’aiguille de la balance déscendait chaque jour de plus en plus. Et puis les repas ont repris et les vomissements aussi. Aller se cacher au sous sol pour vomir dans une bassine pour que mes parents ne me voyent pas, aller chez mes grands parents quand il n’était pas là….
Et là, l’engrenage a commencé.

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J’ai commencé à manger plus que de normal et vomir : une fois, deux fois, trois fois…six fois par jour…
J’étais arrivée à ne plus savoir en me reveillant le matin, si je m’étais levée pour faire une crise. Je ne dormais plus, j’étais devenue un zombie, me coupant de tout ce que j’aimais auparavant, de mes amis….aux crises, c’est donc ajouté la solitude, l’enfermement dans ma chambre…plus rien n’avait de goût, tout était fade, tout était noir… Tous les jours, je me levais en me disant qu’aujourd’hui allait être un jour nouveau, qu’aucune crise ne me dépasserait…mais ces bonnes résolutions étaient vaines. J’étais contrôlée par ce démon, sans aucune défense face à lui. Il contrôlait tout.

Et puis suite à une crise de nerf, mes parents m’ont fait hospitalisé la semaine de Noël. J’ai eu une permission de sortie pour le reveillon et Noël. Et de là, a découlé ma première auto mutilation. Je suis restée une semaine dans le service de psychiatrie, j’ai vu mon psy une fois en entrant, une fois en sortant… Le psy m’a dit: ‘ dans six mois au plus tout est fini’…je l’ai cru.

Et puis une fois rentrée et après une semaine sans rien manger, les crises ont repris leurs court. A ça, se sont ajoutées les tentatives de suicides par médicaments. Les auto mutilations étaient de plus en plus fréquentes : la douleur physique calmait un moment la douleur psychologique.

Dix mois après la première hospitalisation, après une nouvelle tentative de suicide médicamenteuse, mes parents m’ont reconduit à l’hôpital. Cette fois ci une semaine coupée de tout, pas de visite, pas de téléphone, pas de télé, pas de musique…l’impression d’être punie…comme si j’avais fait une bétise délibérée… Cette semaine a été dur, j’avais l’impression que si j’étais malade c’était de ma faute, c’est ce que le psy m’avait fait comprendre. D’ailleurs je ne l’avais pas plus vue que la première fois…

Les mois sont passés, et puis en janvier 2005, j’ai fait une dernière tentative de suicide. Je n’ai aucun souvenir de ce qui s’est passé pendant 36 heures. J’avais pris les cachets le mardi soir. Mon cerveau s’est reveillé le jeudi matin comme si de rien n’était. J’avais l’impression d’être reposée ce jeudi matin là, je n’avais pas réfléchi pendant 24 heures. Je me sentais si bien. Et puis après cet épisode, j’ai repris le dessus. J’ai « moins' »cherché à tout contrôler, mon corps en tout cas. Ca été très long avant de voir le moindre changement dans mes attitudes ou sur mon corps. Il a fallu un an avant que les changements n’arrivent vraiment et que je me resociabilise un peu, que je pense à mon avenir…

Ces changements datent d’ il y a un an… Je mange normalement, je vomis toujours…En ce moment je stagne…je suis à une étape palier, je stabilise ces progrès avant d’en faire d’autre; je suis sure…. Ce qu’il y a de plus dur en ce moment, c’est de voir que les gens autour de moi, mes parents, dénigrent le peu de progrès, si petit soit-il, qui peut arriver en ce moment…

Je ne suis pas guérie mais je suis sur la bonne voie. Je me bats tous les jours contre même si cela ne se ressens pas pour les autres… Je m’efforce d’apprendre à aimer mon corps, mon esprit, ce que je suis tout simplement…c’est pas facile…mais j’y arriverais. Des sequelles, il en reste…une trace sur ma main droite, des cicatrices sur mes poignets, un blocage pour exprimer mes sentiments mes ressentis, un manque de confiance en soi…mais doucement je fais tout pour qu’elles s’estompent….

Je ne sais pas si ce que j’ai écrit servira. J’ai la chance de ne pas avoir été touchée aussi fortement que la plupart d’entre vous. Gardez l’espoir de voir ce jour où tout sera derrière, même si le combat est long et dur, même si le plus dur c’est de se battre seul contre soi même. Et comprenez que vous valez bien plus que ce que vous pensez.

Bon courage à vous tous. Prenez soin de vous.

Vanessa

Article écrit par Vanessa


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