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Epreuve

Par : Anonyme Heureuse

 C’était l’été de mes 18 ans, de mon Bac, du grand saut dans les études de médecines(un défi pour moi la larve scolaire), un besoin de changement dans tous les domaines, contre l’inactivité de tous les domaines.

Mise au boulot / sport / régime d’abord félicité par mes parents et amis. Pour une fois je me prenais en main, et puis ça a vite dérapé. Je ne serais pas dire quand ni comment, mais cette impression de succès, de victoire toute nouvelle que j’entretenais peut être.

Mes parents ont commencé à s’inquiéter. Les amis de la famille, la famille remarquait. Je maigrissais trop vite.

J’éliminais les aliments au fur et à mesure, comme pour être « plus efficace » jusqu’à me persuader moi même qu’après tout, si j’arrivais à vivre « normalement » (c’est ce que je croyais) sans ces aliments, c’est qu’ils n’étaient pas utils.

Le moment où on bascule c’est le moment ou on se voile la face. Où on fait « comme si ». Où le poid devient LA seule occupationpréoccupationobsession, comme un job.

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Je sortais de plus en plus, pour sauter des repas, pour éviter le soupçon.

Puis les rapports avec mes parents se sont dégradés.

Mon père ne dormait presque plus, me hurlait constamment dessus, pour exprimer son angoisse j’imagine. Quelqu’un de plutot très angoissé. Ces propos m’ont blEssé, vraiment, je ne lui ai jamais dit. Ni même aujourd’hui. Ma mère pleurait à chaque petit déjeuner, en me menacant. Horrible.

Et moi je comprenais à peine, on m’avait félicité, là on m’accusait, pour moi je ne faisais rien de mal tout en sachant que le « problème » était là. Cet été là j’ai perdu la confiance de mes parents, je crois le pire de tout. Quand vos parents vous regardent comme une étrangère, comme une autre, un suspect. Vous perdez bien plus que des kilos.

J’ai du perdre […] kilos en 4 mois, méconnaissable, avec tous les problèmes qu’entrainent les carence… Je m’émiettais. Plus à l’aise dans aucune situationJe culpabilisais quand je mangeais un gateau. Je culpabiliseais quand je ne mangeais rien.

Ma mère m’a beaucoup écouté toute cette période, beaucoup soutenu, m’a écouté à 00h au téléphone lui parler de mon angoisse de l’IMC. Sans jamais admettre à haute voix que j’étais anorexique, ça n’a jamais été dit d’ailleurs. Ca reste encore tabou je pense. Mais elle ne m’a jamais perdu de vue. Je ne sais pas quand est ce que j’ai décidé de lutter, mais j’ai lutté, toute seule (le médecin n’avait pas cherché à comprendre en me voyant amaigrie)

J’ai lutté tous les jours, à tous les repas, devant chaque cookie, devant chaque bonbon, devant chaque plat de pate, devant chaque remarque. Je n’ai pas laché le sport, un décompresseur devant les études stressante mais à petite dose. Aujourd’hui je suis incapable de faire un repas qui ne soit pas complet, une assurance en quelque sorte. Ca va faire plus d’un an maintenant. Je suis heureuse de dire que je suis guérie bien que je reste sur mes gardes au cas où. Pas de régime, pas de restriction. Juste de l’équilibre et du plaisir. Lacher prise.

Aujourd’hui je peux dire que j’ai été anorexique. Que ce fut l’épreuve la plus dure que j’ai connue. Que je me suis battue contre moi même. Que je réalise l’amour de mes parents. Que la vie ne vaut pas d’être gachée comme ça.

Il y a quelques mois j’ai raconté cette histoire à mon copain/ami/collègue/confident, entre les grosses larmes, donc je pense avoir encore quelques choses à régler avec mes parents, creuver ce tabou, ce non dits.

Je pense que ce qui m’a sauvé c’est de ne pas m’avoir perdu complètement, grace au soutien, aux menace, au reconfort continuel de mes parents et de ma mère. Et surtout, le plus dure, le premier pas vers la victoire : ADMETTREAdmettre le problème, s’avouer vaincu, demander de l’aide.
Peut être que ce message m’aidera à aller vers mes parents, pour engager le dialogue. Leur dire merci

Alors pour finir : Battez vous. Soyez fortes. Car vous êtes belles et intelligente et que CA, ce n’est pas une vie. Courage à toutes celles qui veulent s’en sortir ! Une vie on a qu’un alors ne la perdez pas, ne jouez pas avec.

Article écrit par Anonyme Heureuse


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