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Hospitalisations inhumaines

Par : Une grand mère

Je suis la grand mère d’une petite filleanorexique depuis l’âge de 15 ans. Elle vient d’ avoir 22 ans le 21 février.

Elle a été hospitalisée plusieurs fois. Chaque séjour a été très difficile, assez peu concluant quant à l’aide apportée par le milieu hospitalier, avec comme thérapies essentielles, celles de la couper totalement de sa famille, avec des conditions qui rendraient fou la personne la plus normale et de la shooter aux médicaments. C’est un univers carcéral.

Il y a deux ans 1/2 elle a été aidée par un psychothérapeute, elle a présenté un concours difficile, qu’elle a réussi (concours d’éducateur).
Puis tout a rebasculé. Elle partie dans une incroyable errance, disparaissant des semaines entières avec les risques que vous imaginez. Sa mère a remué ciel et terre pour l’aider, elle ne la jamais abandonnée. je n’ose penser ce qu’elle serait devenue sans son aide.
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Finalement elle est hospitalisée depuis 4 mois 1/2 dans un service psychiatrique de province, d’autres troubles sont apparus, boulimiepotomanie. Plusieurs fois elle a été perfusée, la baisse du potassium étant importante, à la suite de vomissements, avec une chute de poids. 
Naturellement elle est de nouveau en chambre d’isolement, sous surveillance stricte : »On ne veut pas la retrouver morte » a-t-on dit à sa mère et son autre grand-mère.

Ce que nous pouvons comprendre mais, et, c’est là le but de ce courrier : l’ hôpital où elle se trouve n’est pas spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire, elle a changé 2 fois de psy, le premier a dit à ses parents en pleine salle d’attente, devant d’autres personnes qu’elle était perverse, et que finalement il la lâchait. 
Un autre médecin femme a pris le relais avec la mise en place d’un protocole très stricte, pas de visite, chambre d’isolement etc.
Elle a eu 22 ans la semaine passée, sa mère n’a pas eu le droit de la voir 2 mn pour l’embrasser, elle n’a pas pu recevoir un coup de fil…rien, nous sommes coincés dans la toute puissance du système. J’ai pu hier l’avoir au téléphone à mon grand étonnement ! (elle a de nouveau droit à un coup de fil par jour, elle a dû reprendre un peu de poids), bouche empâtée, élocution difficile dans une conversation embrumée, dans sa camisole chimique. 

Quelles que soient les méthodes thérapeutiques employées, je trouve qu’il y a là quelque chose inhumain, je ne pense pas que cela aide le patient à se guérir. Je sais qu’ elle a besoin de sa famille, de l’amour inconditionnel des siens, comme tous ces jeunes dérivant dans ces comportements. 
Aux Etats unis, on a arrêté de les soigner comme cela, on les hospitalise le moins possible, ils ont un suivi en ambulatoire et reste dans leur famille qui est accompagnée par une thérapie familiale. 

Il y a aussi un autre point dont je voudrais vous faire part. Ses parents ont trouvé une clinique spécialisée à Lyon qui prend en charge ce type addiction. Le médecin est prêt à rencontrer cette petite, et à l’admettre dans son centre . Mais nous nous heurtons à une énorme difficulté, elle est hospitalisée sous HDT, signée par les psychiatre de hôpital qui ne veut pas la lâcher, même pour rencontrer ce spécialiste! Il faut attendre que l’hôpital lève l’HDT, ce qui peut durer des mois…La famille n’a aucun droit de regard sur son parent, ici sur son enfant. ll serait plus honnête de reconnaitre que cette structure n’est pas adaptée pour prendre en charge cette jeune, et qu’on peut essayer de voir ailleurs, dans intérêt de tous.
Les parents sont seuls à se battre, alors qu’ils devraient faire équipe pour sortir de l’enfer ses enfants, c’est terrible ce clivage.

Voilà j’ai fait le tour de ce que je voulais dire. Je sais que nous ne sommes pas les seuls à vivre ces situations

Article écrit par Une grand mère


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