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L’après anorexie

Par : Laurianne

Je m’étais décidée à écrire il y a 3 ans de cela, en Janvier 2006 sur votre site.
J’ai été anorexique il y maintenant 13 ans, j’en ai aujourd’hui 28 et je peux dire que je n’ai jamais rechuté. J’ai été hospitalisé 1 mois coupée de mes parents, ma famille, le monde extérieur. Un passage « obligé » si je puis dire et d’une extrême violence pour la jeune adolescente sensible que j’étais et suis encore.Mais je voudrais surtout vous parler de l’après…Je suis passée par des phases où je maigrissais mais jamais au point de retomber dans une phase anorexique. J’ai été rempli de doutes, de peur, d’angoisses, car l’anorexique est souvent une personne très sensible à fleur de peau. Maigrir, oui mais après lorsque vous prenez conscience que vous avez joué avec votre vie, d’autres angoisses voient le jour qu’il faut aussi gérer.

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Je reste persuadée que l’on peut s’en sortir et mener une vie normale par la suite, le tout est de le vouloiraccepter de grandir, de rentrer dans le monde des adultes qui nous fait souvent si peur et le principal, d’être entouré par des personnes à l’écoute.
L’anorexie n’est rien d’autre qu’un appel au secours, un besoin de gérer son corps alors que tout nous échappe. Une main que l’adolescence ne nous permet pas de tendre par pudeur, peur, rébellion.J’ai conscience que sans l’aide de ma maman avec laquelle je suis très proche, je n’en serai pas là où je suis aujourd’hui. Elle a su m’écouter, m’épauler mais aussi me secouer lorsqu’elle a jugé nécessaire de le faire. Elle ne ma jamais forcée à manger, elle m’a simplement expliqué et fait comprendre que je devais dompter ma souffrance. Que ce n’était pas en me détruisant que je règlerai mes problèmes…et avec du recul je lui dois beaucoup, parce qu’elle a totalement raison. Elle m’a tendue cette main dont j’avais tant besoin.

Un soutien psychologique est nécessaire et personnellement j’ai suivi une psychothérapie de 2 ans et demi après ma sortie de l’hôpital et j’en ai suivi une nouvelle il y a presque 2 ans pour régler les derniers questionnements de la femme que je suis devenue.

Bien sur il ne s’agit là que de quelques lignes sur un papier et il est sans doute facile de les écrire après coup. Mais j’espère si sincèrement que vous, les parents, les proches, qui allez lire mon témoignage, qui avez peut être envie de baisser les bras ou qui assistez impuissant au mal être de votre enfant, qui, alors que vous lui tendez la main, la repousse encore et encore, qui se coupe du monde extérieur, des amis, de la famille…reprendrez l’envie de gagner la partie.
Je suis passée par cette phase si douloureuse ou faute de dialogue avec la famille, les amis, je me suis retrouvée seule et la seule main qui est restée tendue est celle de ma maman.
J’ai toujours eu un relationnel très conflictuel avec mon père, un homme qui ne sait pas exprimer ses sentiments. Il s’est totalement renfermé et ne m’en parle encore pas aujourd’hui, mais le travail de psychanalyse m’a permis de passer outre et de le comprendre lui et son impuissance.
Le chemin de la victoire est laborieux, semé d’embûches, de doutes, n’ayez pas peur de dire à votre enfant combien il compte pour vous, ne le forcez pas mais essayez de le guider, de lui montrer le chemin de la vie.

Aujourd’hui je ne porte aucune trace « visible » de mon anorexie et c’est peut être là la victoire. Je suis arrivée à force de dialogue et de soutien à me relever des échecs avec plus ou moins de peine mais sans repasser par cette phase de chantage alimentaire et de torture. Peut-être aurais je toujours un rapport plus sensible avec la nourriture, mais je suis guérie. Comment en ais je pris conscience ? Lorsque j’ai pu en parler autour de moi, aux gens qui m’avaient fermés la porte par impuissance…
Rien n’est jamais acquis mais l’espoir est là et il ne faut pas jamais baisser les bras…Le résultat en vaut la peine croyez moi.

Une dernière chose… merci maman.

Amicalement.

Laurianne
Pour m’écrire

Article écrit par Laurianne


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  • Association Enfine - Écoute & Entraide Autour des Troubles du Comportement Alimentaire

1 réflexion sur “L’après anorexie

  1. l’ anorexie mentale se caractérise par une restriction des apports alimentaires conduisant à une perte importante de poids associée à une peur intense de prendre du poids. La personne souffrant d’anorexie mentale a le sentiment d’être toujours en surpoids et cherche à maigrir par tous les moyens. Cela passe notamment par le contrôle des calories de tous les aliments consommés. La personne a une perception perturbée de l’image de son corps et ne reconnaît pas la gravité de sa maigreur.

    L’anorexie mentale peut être associée à des conduites boulimiques.

    Cette obsession de la perte de poids sous l’influence de facteurs psycho–comportementaux fait de l’anorexie mentale une pathologie psychiatrique relevant d’une prise en charge spécifique.

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